La politique française en Afrique anime actuellement les débats et la vision de Jean-Luc Mélenchon consiste à « tourner une bonne fois pour toute la page des méthodes et des pratiques les plus condamnables : l’impérialisme, le colonialisme, le paternalisme. »
Souveraineté politique
La souveraineté est au cœur de ce déplacement officiel : Le candidat à la présidentielle française entend incarner aux yeux des nations africaines une France fraternelle dont l’intention est de présenter une nouvelle façon d’agir en commun entre l’Afrique et la France. C’est en ce sens qu’il a rencontré lundi 19 juillet, le président de l’Assemblée Nationale, M. Alassane Bala Sakandé, qui a apporté son regard sur son pays et sur les relations qu’il entretient avec la France. Un dialogue clef suivi par un échange avec le président du Faso, M. Roch Marc Christian Kaboré. La crise sanitaire, le changement climatique et la sécurité au Sahel ont été les grands sujets de cette entrevue, d’autant que la visite de Jean-Luc Mélenchon intervient en pleine transformation du dispositif français au Sahel.
Souveraineté alimentaire
La souveraineté alimentaire est un enjeu majeur du 21e siècle : à l’heure de la globalisation et du réchauffement climatique, elle représente le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée et produite avec des méthodes durables. La souveraineté alimentaire, c’est le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires.
C’est pourquoi la délégation de la France insoumise s’est ensuite rendue à Loumbila pour visiter l’association Yelemani fondée par Mme Blandine Sankara, soeur de l’ancien Président du Faso Thomas Sankara. Cette association lutte pour la souveraineté alimentaire du Burkina Faso en travaillant d’abord à « transformer les mentalités dans le domaine de l’alimentation et de la production alimentaire en général ». Yelemani effectue donc un travail pédagogique auprès des consommateurs et des producteurs dans le but « de rendre concret le concept de souveraineté alimentaire, afin d’éviter la dépendance aux produits du tout-venant ».
La souveraineté alimentaire est la condition de la liberté d’agir pour le bien commun : si on est indépendant, on est libre. Et l’alimentation catalyse toutes les questions : de santé publique, environnementales, économiques. Blandine Sankara a ajouté « et de fierté ». C’est là tout le travail de son association. Montrer que « ça existe, des solutions locales pour produire et se nourrir ».
Les députés insoumis et Mme Sankara ont ensuite échangé sur les moyens d’arriver à cette souveraineté, en France comme au Burkina Faso, avant de visiter les jardins de l’association où sont testées des cultures différentes, notamment la culture dans les sacs de riz qui permet à la fois d’économiser l’eau et de cultiver sur des terres infertiles, même en ville… Les députés insoumis ont également pu voir la préparation d’un répulsif contre des insectes nuisibles : tout est naturel, fait à base de gingembre, d’ail et de piment.
Des enseignements échangés dans le respect mutuel, à l’heure où la solidarité internationale devrait primer sur la concurrence et le pillage économique qui s’abat sur le continent africain.