En Équateur, où avait lieu ce 11 avril le second tour de la présidentielle, le candidat de
gauche Andres Arauz, parrainé par l’ancien président Rafael Correa, était donné gagnant
par les sondages après être arrivé en tête du premier tour. Ils se sont trompés : c’est le
candidat de droite Guillermo Lasso qui a remporté haut la main l’élection avec 5 points
d’avance.
Ce même dimanche était organisé le premier tour de la présidentielle au Pérou : un
éparpillement des voix entre plusieurs candidats était pressenti, mais c’est un parfait
outsider, Pedro Castillo, instituteur et syndicaliste d’extrême gauche, qui est arrivé en tête
avec 15,9 % des voix selon un décompte partiel. S’il n’a capté qu’à peine 5 % des voix à
Lima, il a accumulé 50 % dans des provinces rurales.
« Ces scrutins ont lieu alors que le covid fait des ravages terribles en Amérique latine : le
Pérou est encore plus gravement touché que le Brésil, et, en Équateur, personne n’a
oublié les accumulations de cadavres à Guyaquil », décode Christophe Ventura, directeur
de recherche à l’Iris et spécialiste de l’Amérique latine. « Les multiples conséquences
économiques et sociales de cette crise sanitaire plongent la région dans la pire crise de
son histoire depuis l’époque des indépendances. Frappée de plein fouet, la population
utilise son vote pour exprimer sa défiance, sa colère, alors même que les partis
traditionnels ne sont plus capables de canaliser ces sentiments. Il y a au contraire une
volonté de “dégagisme” qui peut mener à l’élection de parfaits outsiders. D’un pays à
l’autre, cela peut expliquer ces résultats surprenants qui risquent de prolonger l’instabilité
politique ».
Vous pouvez retrouver l’analyse en entier sur Le Soir