Cet article fait partie du dossier La solidarité internationale

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr

Texte de référence à venir…

Rencontre avec Rahul Gandhi, premier opposant au Premier ministre Modi

Samedi 9 septembre, Mathilde Panot, présidente du Groupe parlementaire insoumis, a rencontré à l’Assemblée nationale Rahul Gandhi, député indien et leader de la coalition d’opposition INDIA. Farida Amrani, députée de l'Essonne et vice-présidente du groupe d’amitié parlementaire avec l’Inde, avait fait en sorte que le principal opposant à Narendra Modi, Premier ministre indien d’extrême-droite soit reçu par la représentation nationale, ce qui n’avait pas semblé intéresser le Président Rassemblement national (RN) du Groupe d’amitié… Ni, malheureusement, les forces forces sociales-démocrates ayant historiquement vocation à être les plus proches du principal opposant à Modi. Les députées insoumises susnommées ont donc assumé seule la tâche essentielle de le recevoir à l’Assemblée Nationale. Cet échange intervenait à l’occasion de la tournée européenne - relativement discrète, les cameras et micro étant au même moment tournés vers le G20 organisé en Inde - de Monsieur Gandhi. Reçu la veille au Parlement européen à Bruxelles, il y avait notamment rencontré notre camarade Younous Omarjee.

Ce texte est un compte-rendu de la rencontre entre Mathilde Panot, présidente du Groupe parlementaire insoumis, Farida Amrani, députée de la Seine-Saint-Denis et Président du groupe d'amitié parlementaire avec l'Inde et Rahul Gandhi, député indien et leader de la coalition d’opposition INDIA.

Rahul Gandhi prépare sa très probable candidature aux élections générales indiennes. Elles opposeront au printemps 2024 la vaste coalition INDIA, qui rassemble 27 partis sous l’égide du Congrès (parti de Rahul Gandhi) et de Monsieur Gandhi, au Bharatyia Janata Party, le Parti du peuple indien, formation hindouiste d’extrême-droite au pouvoir depuis 2014 en la personne du Premier ministre, Narendra Modi.

À lire Une autre relation avec l’Inde est possible !

La discussion a porté entre autres sur les enjeux de la relocalisation industrielle pour nos deux pays, dans le contexte d’une mondialisation bouleversée notamment par le poids acquis par l’économie chinoise, la crise de 2008 que les capitalistes n’ont dépassé qu’à coup de subterfuges sur le dos de la masse des producteurs, la pandémie, et les conséquences de l’accélération de la crise climatique.

Mathilde Panot a notamment mis en avant la nécessité du protectionnisme écologique et solidaire. C’est la seul orientation à même d’enrayer la dérive autoritaire et belliciste découlant de la compétition économique de tous contre tous, et de planifier l’adaptation au changement climatique. Face à ces propositions, Rahul Gandhi a mis en avant des options plus conformes à l’orthodoxie libérale et à la division du travail capitaliste. Très infulencé, de par la position de son pays, sur la concurrence entre l’Inde et la Chine « atelier du monde », il prend acte sans chercher à la remettre en question de la concentration d’une large part de l’industrie dans certaines régions du monde aux conditions de travail généralement indignes. Son objectif est de prendre des parts de marché au voisin chinois. Nous sommes pour notre part en désaccord avec une telle approche refusant d’affronter un mode de production, d’échanges et de consommation destructeur des hommes et de l’environnement. Le néolibéralisme – qu’il soit libre-échangiste ou protectionniste – aboutit nécessairement à la guerre économique de tous contre tous, et au nivellement par le bas des salaires et des normes écologiques. Les producteurs indiens n’échappent pas à cette règle. Ils le savent, comme en témoignent les immenses mobilisations sociales, notamment paysannes, des dernières années en Inde, relatées par notre camarade Marina Mesure, députée européenne en relation constante avec certains des principaux syndicats indiens. Comme cela avait été rappelé, avant la visite de Modi en France le 14 juillet, lors d’un échange entre Jean-Luc Mélenchon et deux leaders de l’opposition sociale à Modi, l’union populaire est la condition de la victoire face au bloc libéral et identitaire . Si les modalités varient évidement en fonction des contextes nationaux, c’est la seule stratégie susceptible de l’emporter face à la stratégie de division mise en œuvre par les classes dirigeantes.

Ces désaccords n’empêchent pas un constat commun quant aux méthodes de répression de plus en plus utilisées par libéralisme autoritaire contre les oppositions politiques et sociales. La plus commune est l’instrumentalisation de la justice, l’usage abusif du droit (Lawfare), pour criminaliser les oppositions. Comme notre mouvement, et notamment Jean-Luc Mélenchon en 2018, Rahul Gandhi a subi une condamnation infondée dont le seul objectif était de tenter de l’empêcher de se présenter à l’élection de 2024. C’est pourquoi nous avons remis une lettre de Jean-Luc Mélenchon à Rahul Gandhi lui proposant de relancer l’appel international contre le Lawfare que nous avions initié en 2019.

À lire L’appel contre le Lawfare Le temps des procès politiques doit cesser

Dans le même dossier

Pour comprendre les raisons de la défaite cuisante de Kamala Harris face à Donald Trump, nous vous proposons une traduction des principaux passages d’un article de Nathan James Robinson, journaliste anglo-américain fondateur en 2015 de la revue de gauche Current Affairs. Extraits traduits par Nathalie Oziol, députée LFI-NFP membre de la Commission des affaires étrangères
Alberto Fujimori, ancien président et dictateur du Pérou de 1990 à 2000 condamné à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité, est mort dans la nuit du mercredi 11 septembre laissant derrière lui un pays politiquement dévasté. Depuis 2016, le Pérou sombre dans une crise dont il n’arrive pas à se relever. En cause, la classe politique corrompue à la tête des institutions, une constitution déséquilibrée à l’image de l’ancien dictateur et les effets désastreux des politiques libérales toujours en vigueur.

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.