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Réflexions sur le résultat du « processus constituant » au Chili

Le résultat du référendum pour une nouvelle constitution au Chili a mis en évidence que les 38% de l'Apruebo n'ont pas dépassé le nombre de soutiens que la gauche de l'élite dirigeante avait déjà obtenus lors de l'élection présidentielle. Par conséquent, dans un cadre de vote obligatoire, le 62% du Rechazo ne peut provenir que de deux sources :

1) Le vote que les droites avaient précédemment obtenu (et qui ont activement appelé à voter pour le Rechazo – « rejet », en espagnol).
2) Le vote des secteurs qui s’étaient auparavant systématiquement abstenus de voter (~ 60%).

Dès lors, le vote obligatoire a complètement bouleversé le cadre d’analyse qui était habituel chez les « experts en corrélations de forces » ; Par conséquent, malgré les multiples prédictions ratées, il n’y a pas lieu de s’étonner, puisque jusqu’à présent personne n’a été en mesure d’évaluer quantitativement les tendances réelles de la frange abstentionniste.
Dans cette zone brumeuse, combien y en a-t-il à droite ? Combien y a t-il à gauche? Combien sont désenchantés par la politique ? Combien sont enragés contre toute tentative de les canaliser d’une manière ou d’une autre ? Combien ont adopté une attitude de rejet total d’une classe politique suspectée de fraude et d’une oligarchie totalitaire ? Combien n’ont tout simplement pas compris ce qui était en jeu ?
Quoi qu’il en soit, le résultat concret est que l’abstention, la plus grande force politique chilienne, a voté pour le Rechazo, et cela n’a rien à voir avec une supposée « victoire » autoproclamée de la droite, dont les limites de son influence populaire ont déjà été suffisamment mises en évidence dans d’autres scrutins.

Ce qu’il faut analyser et comprendre, ce sont les raisons sous-jacentes qui ont influencé le triomphe du Rechazo. L’une d’entre elles est, sans aucun doute, le peu de clarification politique que le « processus constituant » lui-même a eu devant le peuple. Le débat absolument nécessaire sur la différence entre une Assemblée constituante et une simple Convention constitutionnelle n’a pas été sérieusement abordé pour trancher le caractère de la nouvelle constitution que le peuple chilien avait décidé d’imposer. Ce débat nécessaire et urgent a été remplacé par la décision fallacieuse des élites politiques de gauche et de droite, de limiter drastiquement et illégitimement la souveraineté de l’organe appelé à élaborer une nouvelle constitution. La droite extrême en a profité pour faire une campagne mensongère avec des fake news (sur le modèle de Jair Bolsonaro au Brésil), très efficace parmi les secteurs populaires les moins éduqués ou les plus aliénés par le système.

Un peuple ne peut développer souverainement un processus constituant sans savoir comment s’atteler à une tâche aussi importante. Il n’est donc pas surprenant que le résultat ait été si médiocre.

On peut cependant penser qu’il s’agit d’une tentative avortée et que la créature à naître n’était pas encore prête. Ce qui ouvre un espace pour préparer convenablement, avec le temps et sans précipitation désastreuse, une nouvelle venue dans des conditions plus lumineuses.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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