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Que signifie « defund the police » ? Le cri de ralliement qui balaie les États-Unis

L’appel à réduire ou supprimer le financement public des services de police est désormais sur toutes les lèvres des manifestants. Cette revendication pas si récente dans l'histoire du militantisme communautaire américain, trouve aujourd'hui un écho exceptionnel et une vague de soutien inédite - et inespérée - de la part de maires et d'élus américains qui ont d'ores et déjà annoncé des coupes historiques. Explications.

Cet article a été initialement publié le 6 juin 2020 sur le site-web du Guardian en langue anglaise.

Depuis plusieurs années, des groupes communautaires plaidaient en faveur de coupes budgétaires (« defund » ou désinvestissement) dans la police et les prisons pour réinvestir les fonds ainsi dégagés dans des services jugés plus utiles à la communauté. L’idée de départ est que les budgets gouvernementaux et les dépenses liées à la « sécurité publique » devraient revenir en priorité au logement, à l’emploi, à la santé, à l’éducation et d’autres programmes utiles à la communauté. Ses partisans soutiennent en effet que la baisse des financements de la police est la meilleure voie militante à suivre puisque les tentatives de réforme des pratiques policières au cours des cinq dernières années ont échoué, comme en témoigne le meurtre brutal de George Floyd des mains d’un policier de Minneapolis. Ces groupes ont des revendications plus ou moins radicales, certains cherchant à obtenir des coupes budgétaires modestes et d’autres, à supprimer complètement le financement public des services de police tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Combien les États-Unis dépensent-ils actuellement pour ses services de police fédérale ?

Au cours des quatre dernières décennies aux États-Unis, les coûts de fonctionnement des services de police ont triplé et s’élèvent actuellement à 115 milliards de dollars, selon une analyse récente, tandis que les chiffres de la criminalité sont en baisse constante. Dans la plupart des villes, les dépenses pour la police sont nettement plus élevées que les dépenses pour les services et autres (par exemple 1,8 milliard de dollars pour la police de Los Angeles, ce qui représente plus de la moitié du budget total de la ville). La crise du Covid-19 a conduit les villes et les États à effectuer des coupes budgétaires drastiques dans l’éducation, les programmes pour les jeunes, les arts et la culture, les parcs, les bibliothèques, les services de logement et plus encore. Mais les budgets de la police ont augmenté ou sont restés largement intacts dans l’indifférence générale – jusqu’à cette semaine et les manifestations qui ébranlent l’Amérique depuis le meurtre de George Floyd.

Comment les représentants politiques répondent-ils à ces appels ?

Quasiment du jour au lendemain et en réponse directe aux revendications, certains maires et d’autres dirigeants élus ont renversé leur position sur le financement de la police. Ainsi, le maire de Los Angeles a déclaré qu’il envisageait de réduire de 150 millions de dollars le budget de la police de la ville, deux jours seulement après avoir présenté un budget municipal qui l’augmentait de 7%… Un conseiller de New York a également demandé une coupe d’1 milliard de dollars dans le budget de la NYPD, la célèbre police new-yorkaise. À Philadelphie, Baltimore, Washington DC, San Francisco et d’autres villes, les responsables politiques locaux ont exprimé leur soutien à l’idée d’annuler ou de s’opposer aux augmentations du budget de la police. Allant plus loin encore, les membres du Conseil de Minneapolis ont discuté de la possibilité de démanteler le département de police (NDLR : les autorités de Minneapolis ont annoncé ce dimanche 7 juin le démantèlement de la police, deux semaines après la mort de George Floyd).

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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