C’est Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui a, le premier, fait l’annonce. Plus de 100 millions de personnes ont quitté leur lieu de résidence, laissant la violence ou les catastrophes naturelles derrière eux. Si le rapport annuel du Haut Commissariat pour les réfugiés ne sortira qu’à la mi-juin, ce premier élément en donne déjà la couleur. C’est en tout cas la première fois que le nombre de déplacés doit s’écrire avec neuf chiffres. Il y a à peine six mois, l’organisation comptait 10 millions de personnes en moins obligées de se déplacer. Mais ces 90 millions d’individus constituaient déjà un record.
C’est la guerre en Ukraine qui a précipité ce nouveau record, ajoutant près de 8 millions de déplacés, internes et externes. L’intensification d’autres conflits, déjà observée l’année dernière, a également contribué à la cette hausse soudaine. Des pays comme l’Éthiopie, le Myanmar, l’Afghanistan ont ainsi été les témoins de tels mouvements de population. Ce chiffre de 100 millions permet également de confirmer une réalité évoquée hier : la majorité des déplacés demeurent au sein de leur pays de résidence. Dans son analyse annuelle, l’Observatoire des déplacements internes (IDMC) annonçait ainsi 59 millions de déplacés internes dans le monde en 2021, soit des chiffres qui ne prennent pas en compte les millions de déplacés au sein des frontières ukrainiennes.
C’est donc plus de 1 % de la population mondiale qui est désormais loin de chez elle à ses dépens. Un chiffre qui inquiète l’Organisation des Nations unies qui cherche à combattre les sources de ces déplacements mais qui doit également déployer des moyens importants à court terme pour prendre en charge ces personnes, particulièrement dans les pays les plus démunis. Si Filippo Grandi s’est félicité de l’élan de solidarité qui a pris pied vis-à-vis de l’Ukraine, la même chose ne peut être affirmée dans d’autres régions du monde où les financements manquent cruellement.