Au Pérou, 138 féminicides ont été enregistrés en 2020. L’arbre qui cache la forêt puisque le rapport du bureau du Défenseur des droits indique que 5500 femmes sont aujourd’hui portées disparues au Pérou. Ces chiffres sont deux fois plus élevés qu’ils ne l’étaient en 2019. Entre le 15 mars 2020 et le 30 juin, la période de confinement strict, 915 femmes ont disparu.
Problème endémique dans le pays, le confinement a amplifié les violences sexistes et sexuelles. Des Associations de défense des femmes déploraient dès le mois de juillet l’absence de ligne téléphonique pour signaler des violences et une situation qui laissait les femmes victimes de violences totalement isolées.
L’urgence sanitaire a confirmé à quel point les femmes ne sont pas protégées au Pérou. Du 16 mars au 30 juin, 309 adultes et 606 filles et adolescents ont été portés disparus, selon un rapport du Bureau du Médiateur. Une moyenne de 10 plaintes par jour. Un cas toutes les trois heures. Le 11 août, l’Etat vient d’annoncer la mise en place de mécanismes de recherche efficace, après une longue attente qui a engendré l’impunité dans les cas de violences faites aux femmes. Il convient de noter qu’à la fin de 2020, 5 521 femmes, adolescents et filles étaient portés disparus.
Convoca
Ces disparitions sont signalées dans la presse péruvienne depuis le mois de juillet, après la fin du premier confinement. Le site Pueblo y Sociedad Noticias mettait en avant la place importante de la prostitution forcée dans la situation des femmes pendant cette période de restriction des déplacement. Si l’analyse de ces disparitions a fini par évoluer en passant de disparition volontaires à des crimes, peu de moyens sont aujourd’hui mis en place pour lutter contre ces crimes.
Si les discours évoluent, la mise en place de moyens pour aider les femmes et éviter ces disparitions va devenir une priorité dans l’agenda politique péruvien pour qu’en 2021, 5500 femmes ne manquent pas à l’appel.