Que représente l’école des colonies dans l’imaginaire des Français d’aujourd’hui ? Un tableau noir, dressé devant de petits écoliers, sur lequel un instituteur écrivait d’une belle écriture de craie blanche « Nos ancêtres les Gaulois ».
Une légende bien installée et contre laquelle s’était déjà indigné, en 1928, un des principaux instigateurs de la politique scolaire coloniale, Georges Hardy, théoricien et praticien du grand principe de « l’adaptation » :
« Nos ancêtres les Gaulois, mais ce ne sont là que calomnies ! »
L’idée d’une France enseignant aux jeunes colonisés les programmes métropolitains s’avère effectivement relever d’une histoire légendaire. Cette légende a participé, jusqu’à aujourd’hui, à la construction de l’image d’une France pays des droits de l’Homme, qui aurait généreusement fait bénéficier de sa culture à des populations restées en dehors de la modernité.
La plongée dans les archives coloniales nous permet de rectifier cette apologie de la mission civilisatrice, tant dans sa rhétorique que dans sa mise en pratique.
L’intention de « civiliser » fut explicitement exprimée dès les années 1815-1820, avant d’être érigée en « devoir » par les Républicains à l’instar de Jules Ferry qui rappelait le droit et le devoir de civiliser les races inférieures, quelques décennies plus tard.
Cependant, les mobiles utilitaristes l’emportèrent de loin sur les mobiles philanthropiques.
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