421 420 voix auront manqué pour mener à une qualification historique de l’Union Populaire au deuxième tour. Mais ce n’est pas l’élément que retiennent plusieurs personnalités étrangères qui ont commenté les résultats de l’élection. Le parcours de Jean-Luc Mélenchon est avant tout mis en avant ainsi que les résultats élevés obtenus. C’est en ce sens que Rifondazione comunista (Parti de la refondation communiste italien) a tenu à souligner que par son résultat, Mélenchon ouvrait la porte à une alternative, une troisième voie en Europe, malgré la défaite. Celle-ci était noble puisque les idées et idéaux portés dans son programme sont restés fidèles aux valeurs de cette gauche sociale et écologiste.
En Amérique latine, Gustavo Petro, candidat du Pacto Histórico (Pacte historique, coalition de gauche), a regretté l’absence d’une union de la gauche en France qui aurait permis une qualification. Une situation qui provoquera à ses yeux des dégâts irréparables à l’humanité. De son côté, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a tenu des propos empreint d’espoir lors de sa traditionnelle conférence de presse matinale. Félicitant son « ami Mélenchon », il a rappelé que les jeunes avaient placé le candidat en tête de leurs votes. À l’inverse, plus les personnes étaient âgées, plus elles soutenaient Macron ou Le Pen ce qui ne pouvait être que de bon augure pour l’avenir de la gauche dans le pays. « La gauche est jeune » a-t-il affirmé, « la France a un avenir grâce à sa jeunesse ».
Plusieurs figures de Podemos, en Espagne ont également pris la parole suite aux résultats du dimanche 10 avril. Ainsi, Irene Montero, membre du gouvernement espagnol, a réitéré sa volonté de travailler avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise à l’avenir afin de poursuivre une lutte vers « la démocratie, le féminisme et la justice sociale ». Ione Belarra, également dans le gouvernement et secrétaire générale de Podemos, a souligné que le score élevé de l’Union Populaire contribuait à « un grand bloc de défense des droits sociaux et de la démocratie ». Pablo Iglesias est allé plus loin, désignant Mélenchon comme une référence de la gauche européenne qui a obtenu un score imposant malgré une opposition médiatique ferme et l’absence d’union à gauche.
Ces commentaires sont ainsi des sources d’espoir et permettent de prendre du recul sur la portée historique de ce qui vient de se jouer en France. La qualification a été ratée de peu, mais le projet, la portée du message tenu au cours de cette élection va au-delà de la seule campagne. Il n’est ainsi pas anodin que Mélenchon soit à ce point félicité depuis l’étranger, et cela rappelle à quelle point le pays et ses choix politiques peuvent avoir une influence sur les gauches ailleurs dans le monde.