Plus de 70 000 candidats à travers tout le pays, issus de 82 partis politiques, dans le jeu électoral pour élire 23 gouverneurs, 335 maires, 253 députés d’Etat et 2 471 conseillers municipaux. Parmi ces candidats, 49,44% sont des femmes. Voici les chiffres impressionnants de la « méga-élection » qui s’est tenue ce dimanche au Venezuela. Une élection d’autant plus importante que c’est la première à laquelle participe l’opposition après quatre ans de boycott et de stratégie putschiste.
Le chavisme confirme son assise populaire face à une opposition éclatée
Avec un taux de participation de 41,80%, l’opposition n’a pas réussi à mobiliser son camp face au chavisme bien ancré territorialement dans les zones les plus pauvres et humbles du pays, et qui a su mobiliser une fois de plus la base de son pouvoir populaire. Après plusieurs années de stratégies politiques putschistes, refusant systématiquement le jeu démocratique, l’opposition apparait très faible, divisée, illisible. Une opposition habituée à participer aux élections quand elle pense pouvoir les gagner, mais qui refuse la démocratie en criant à la fraude lorsqu’elle est en position de faiblesse.
Les premiers résultats du scrutin présentent un panorama largement victorieux pour le chavisme au pouvoir. Des 23 Etats composant le pays, le chavisme fait élire 20 gouverneurs contre 3 seulement pour l’opposition (5 en 2017). Parmi les Etats frontaliers ou proches de la Colombie voisine, traditionnellement moins favorables au chavisme, l’opposition perd les Etats de Tachira et de Mérida, mais conserve le contrôle de l’Etat frontalier de Zulia, stratégique car possédant d’importantes réserves pétrolières et gazières autour du lac Maracaibo. L’opposition conserve également l’Etat insulaire de Nueva Esparta et reprend au chavisme l’Etat de Cojedes.
Les premiers résultats du scrutin présentent un panorama largement victorieux pour le chavisme au pouvoir. Des 23 Etats composant le pays, le chavisme fait élire 20 gouverneurs contre 3 seulement pour l’opposition (5 en 2017). Parmi les Etats frontaliers ou proches de la Colombie voisine, traditionnellement moins favorables au chavisme, l’opposition perd les Etats de Tachira et de Mérida, mais conserve le contrôle de l’Etat frontalier de Zulia, stratégique car possédant d’importantes réserves pétrolières et gazières autour du lac Maracaibo. L’opposition conserve également l’Etat insulaire de Nueva Esparta et reprend au chavisme l’Etat de Cojedes.
En plus de l’augmentation de son assise territoriale dans les Etats, le PSUV, parti du président Nicolas Maduro, réaffirme sa légitimité locale en emportant la mairie de la capitale Caracas, la plus importante du pays.
Observation internationale, transparence… et ingérence
Malgré les craintes d’ingérences étrangères, le Venezuela a accueilli à l’occasion de ce scrutin plus de 300 observateurs venus de 55 pays différents, parmi lesquels des experts du Centre Carter, du Centre des Experts Electoraux d’Amérique latine (CEELA), des Nations Unies, ou encore de l’Union européenne (UE) qui a dépêché 34 observateurs à Caracas. De nombreuses personnalités de premier plan ont également participé à la mission d’observation électorale, parmi lesquelles l’ancien président espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, l’essayiste mexicain Héctor Díaz-Polanco, l’ex-ministre équatorien Ricardo Patiño ou encore les intellectuels espagnols Ignacio Ramonet et Juan Carlos Monedero.
Zapatero, qui a participé aux négociations entre gouvernement et opposition à Mexico, a qualifié de « rigoureuse » la mission d’observation internationale tout en appelant à « assouplir les sanctions » pour donner une « plus grande opportunité économique au Venezuela ».
L’attitude de l’UE vis-à-vis de cette élection a en revanche été vivement critiquée. « Ce qui légitimera ou non (l’élection) sera le rapport de la mission (électorale européenne) », avait déclaré en octobre dernier le Haut représentant Josep Borrel. « Aucun pays n’autoriserait la présence d’une mission électorale dont le chef, son leader, ses autorités affirment publiquement qu’ils viennent au Venezuela soutenir une partialité politique. Personne ne l’accepte », avait alors rétorqué le président du Conseil National Electoral vénézuélien (CNE), exigeant des « excuses » de la part de Josep Borrell, jamais présentées.
Les missions d’observation internationales s’ajoutent à une organisation ouverte et transparente du 29ème scrutin organisé dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir du chavisme en 1999. Tous les partis politiques ont été invités à chaque étape du processus électoral pour garantir la véracité du scrutin. Le Venezuela est un des seuls pays au monde à réaliser presque 20 audits tout au long de l’organisation de l’élection. Des audits certifiés par la présence et la signature des partis politiques participant.
Désormais, il s’agit d’être attentifs aux réactions internationales qui vont suivre ce scrutin, notamment celles des Etats-Unis et de l’UE, coutumiers des déclarations et actes violant la souveraineté et l’indépendance du peuple vénézuélien. Attentifs également aux réactions de l’opposition, en totale déroute électorale dans ces élections. Saura-t-elle reconnaître ses victoires ? Certainement. Saura-t-elle reconnaître ses défaites ? Pour le droit d’un peuple à vivre en paix, il faut l’espérer.