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Mali : une frappe française a tué 19 civils

Ils étaient réunis pour un mariage... et ont trouvé la mort lors d'une frappe française. Contrairement à ce qu'avait soutenu la France au lendemain de cette frappe meurtrière le 3 janvier, 2021 des civils ont bel et bien péri. Les autorités avaient expliqué que cette frappe n'avait touché que des jihadistes. Le 30 mars 2021, l'AFP a obtenu un document qui révèle les dessous de cette macabre attaque : 19 personnes sont mortes immédiatement après l'explosion tandis que trois autres ont trouvé la mort pendant leur évacuation. Si le ministère des Armées remet en cause les révélations de l'ONU, les témoignages et reportages qui les étayent affluent depuis le 30 mars 2021.

Trois personnes tuées faisaient bel et bien partie d’un groupe islamiste relié à Al-Qaïda. La Minusma, à savoir la Division des droits de l’Homme de la Mission de l’ONU au Mali recommande maintenant aux autorités tant maliennes que françaises de mener une enquête en toute transparence pour faire toute la lumière sur cet événement tragique. Pour seule réponse, le ministère des Armées a émis des réserves concernant ces révélations.

« Les conclusions de l’enquête de la MINUSMA réduisent totalement à néant les arguments et la ligne de défense des autorités françaises et maliennes. […] Les enquêteurs de l’ONU ont réalisé plus de 400 entretiens-témoignages […] et analysé « au moins 150 publications, communiqués officiels, articles de presse, ainsi que des photographies et des vidéos concernant la frappe de Bounti. » C’est au terme de cette enquête minutieuse que la MINUSMA s’est sentie « en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient [certes] cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma. Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de cette Katiba Serma, ont été tuées. » […] Et comme pour lever tout doute, pointe encore Malikilé, et ôter tout argument à ceux qui éprouveraient le besoin de remettre son travail en cause, la MINUSMA enfonce le clou : « L’équipe n’a constaté sur le lieu de l’incident aucun élément matériel qui aurait pu attester la présence d’armes ou de motos ». »

Analyse du journal malin Malikilé (rapportés par RFI)
https://twitter.com/Melusine_2/status/1376985171422023684

À l’heure où des personnalités de premier plan comme Jean-Luc Mélenchon posent la question de la présence française au Mali, cette échec militaire pourrait venir appuyer les propos qui demandent le retrait de la France :

En tout cas, ce rapport est « accablant », pointe Aujourd’hui à Ouagadougou et Paris se retrouve dans « l’embarras » : « sans présager à 100 % de la véracité des conclusions de l’enquête (onusienne), les carottes semblent déjà cuites, estime Aujourd’hui, et il faudra envisager un « mea culpa » et d’éventuelles réparations pour les victimes dans les prochaines semaines. À cet effet, la Convention de Genève est claire : il faut des sanctions à l’endroit des auteurs de cette opération de sécurisation qui aurait viré à l’échec. Ainsi, l’armée française, qui n’a pas bonne presse auprès d’une certaine opinion africaine, est de nouveau épinglée. Cette enquête de la MINUSMA apporte de l’eau au moulin des contempteurs de la présence militaire française en Afrique et au Sahel qui n’hésiteront pas à s’en saisir pour justifier leur « combat » et remonter sur leurs grands chevaux et crier à tue-tête « à bas l’impérialisme ! » »

RFI

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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