M. Mehmet Yalçin, père de 3 enfants, habite à Bordeaux depuis 2006. En juillet dernier, il a été convoqué au commissariat et placé immédiatement en rétention. Il a finalement été libéré fin août et a déposé un recours contre son expulsion, dans les délais légaux impartis. Malgré cela, ce mardi 15 septembre, il a été à nouveau arrêté à Bordeaux et transféré au centre de rétention administrative de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Or, M. Yalçin risque de subir des violences arbitraires en cas d’expulsion en Turquie en raison de son engagement militant pacifiste en faveur de la cause kurde.
Son intégrité physique et sa vie sont en danger. Pratiquer ce type d’expulsion mettant en danger la vie de celui qui la subit est contraire aux conventions internationales sur les droits humains et sur l’asile signées par la France. Le gouvernement de Monsieur Erdogan ne supporte aucune opposition politique, comme le démontre chaque jour l’emprisonnement d’universitaires, de journalistes, d’avocats, de militants au seul prétexte de leur position politique contre le pouvoir en place. Le pouvoir turque prétexte des liens avec des groupes terroristes, pour faire taire ces voix critiques. Alors que les kurdes, au kurdistan comme ici, sont de farouches opposants aux terroristes intégristes se réclamant de Daesh. Ils portent également un projet politique démocratique, écologique, féministe et pacifique pour leur peuple.
Le 10 août, le député insoumis de Bordeaux, Loïc Prud’homme, a adressé un courrier à Jean-Yves le Drian pour l’alerter sur le cas de M. Mehmet Yalçin. Le 15 septembre, le Président du groupe parlementaire de la France insoumise à l’Assemblée nationale a également adressé un courrier au Ministre des Affaires étrangères, lui demandant de suspendre l’expulsion de M. Mehmet Yalçin. Mais il semblerait que Macron n’ait pas de scrupules à livrer un opposant kurde à la police d’Erdogan. Malgré sa résistance, le père de famille a été forcé d’embarquer. Son avion a décollé à 11 heures du tarmac d’Orly. Mehmet Yalcin serait, à l’heure où nous écrivons ces lignes, à Istanbul. Honte à Macron et son gouvernement.