Dans une interview publiée dans Le Monde, le 19 mars 2021, Lula a déclaré qu’il ne verrait « aucun problème à être candidat » lors de l’élection présidentielle de 2022. Innocenté, de plus en plus de voix reconnaissent que ses procès étaient illégaux et arbitraires. Cela augure un changement de situation, ainsi que d’horizon pour Lula puisque l’ensemble des accusations dont il est l’objet pourraient être annulées.
Une adresse à Emmanuel Macron pour faire du vaccin contre le coronavirus un bien commun
Il s’est également prononcé et a interpellé des dirigeants de la planète entière pour que les vaccins contre le coronavirus deviennent des biens communs de l’humanité : « il est urgent que les dirigeants (mondiaux) se comportent comme des dirigeants et comme des leaders politiques, ce n’est pas une Commission européenne qui doit s’occuper de cette question (en Europe), c’est les présidents élus démocratiquement par le vote qui doivent assumer la responsabilité ». Cet appel est tout particulièrement adressé à Emmanuel Macron. L’ancien président brésilien l’exhorte en effet à créer les conditions qu’une réunion qui mettrait autour de la table les dirigeants européens et des pays les plus riches du monde pour qu’ils voient comment mettre à disposition du monde le vaccin.
Un appel fort qui rappelle la tribune signée et relayée par plus de cinquante personnalités politiques, le 20 février 2021.
Et 2022 ?
Christophe Ventura est revenu sur les perspectives concernant le prochain scrutin présidentiel :
La perspective d’une confrontation entre Lula et Jair Bolsonaro en 2022 s’avère probable même si elle n’est pas totalement certaine. Plusieurs inconnues politiques demeurent au-delà de l’avenir même des suites des décisions prises par la Cour suprême. Parmi ces inconnues, plusieurs peuvent être formulées à ce stade : un affrontement Lula/Bolsonaro peut-il laisser une place à un candidat autonome du centre-droit et de la droite traditionnelle capable de remporter l’élection ? Un duel frontal entre Lula et Jair Bolsonaro favorisera-t-il la relance d’une dynamique de polarisation maximale qui avait profité en 2018 au second sur fond de radicalisation des électorats de droite et des classes moyennes et supérieures ? Qui, des partis du centre-droit et de la droite traditionnelle ou de Jair Bolsonaro seraient considérés, par les forces conservatrices et les élites économiques et financières brésiliennes, comme le meilleur rempart contre un éventuel retour de ceux qui, avec Lula, avaient été éliminés du pouvoir ces dernières années ? Au prix de la pire crise démocratique intervenue au Brésil depuis la fin de la dictature ?