Azat Miftakhov a fêté ses 30 ans en prison cette année. Brillant chercheur d’origine tatare, il a étudié à l’université d’Etat Lomonossov de Moscou. Opposant déclaré à Poutine, il est arrêté le 1er février 2019 par les forces de sécurité russes, avec onze autres personnes, pour « fait de vandalisme ». Selon son avocat, il aurait été victime de traitements inhumains et dégradants. Depuis 2019, de nombreuses voix s’élèvent contre la détention d’Azat, comme la Société Mathématique de France, qui en 2020 avait exprimé sa profonde préoccupation face à la détention du jeune doctorant, reconnu prisonnier politique par Mémorial France, association créée en 2020 et qui a pour objet la défense des droits humains dans les États de l’ex URSS.
Azat Miftakhov a été condamné en janvier 2021 à 6 ans de prison pour avoir brisé la vitre d’un local du parti politique au pouvoir, au cours d’un procès truqué basé sur la délation d’un témoin secret.
Depuis, la communauté scientifique du monde entier se mobilise : la Société mathématique de France (SMF), l’American Mathematical Society (AMS), l’European Mathematical Society (EMS), la London Mathematical Society (LMS), la Société mathématique espagnole (RSMS), la Société mathématique du Chili (SOMACHI) et la Société mathématique tunisienne (SMT) ont parrainé la Journée Azat Miftakhov, organisée en 2021 et 2022 afin de sensibiliser la communauté mathématique à l’injustice subie par le jeune doctorant.
L’Union mathématique internationale a également demandé en 2021, une remise en liberté immédiate d’Azat afin qu’il puisse finir son doctorat en France.
Rien n’y fait. Le FSB a fait d’Azat Miftakhov un symbole à détruire. Et alors que la peine encourue par Azat pourrait expirer bientôt (le 23 septembre 2023, en l’état actuel du droit), le FSB monte déjà un dossier avec de nouvelles accusations pour prolonger la détention du mathématicien, devenu un symbole de la répression.
Depuis que la Russie a engagé la guerre en Ukraine, la question de la liberté d’expression du peuple russe est déterminante « pour trouver une issue pour les peuples d’Ukraine et de Russie » : c’est ce qui est écrit dans un nouvel appel solennel de la communauté internationale, adressé au gouvernement de la Fédération de Russie pour demander la libération d’Azat, au nom de la liberté d’expression en Russie et pour les droits de l’homme :