Donald Trump achèvera son mandat le 20 janvier 2021. Les derniers mois de sa présidence auront été marqués par des menaces d’entrave au processus démocratique, un refus de reconnaître sa défaite jusqu’à la séquence insurrectionnelle dont il a de long mois durant préparé le terrain, l’après-midi du 6 janvier 2021.
430 tweets par seconde selon Visibrain, une plateforme de veille des réseaux sociaux. CNN a également annoncé que davantage de personnes avaient suivi leur chaine que lors du 11 septembre 2001 (cette donnée est surtout symbolique, il est également plus simple d’écouter CNN en 2021 qu’en 2001 pour les téléspectateurs du monde entier avec internet). La journée du 6 janvier 2021 restera dans l’Histoire comme la triste journée où des insurgés, dans la lignée de QAnon, la mouvance complotiste proche de Donald Trump, et proches ou membre des Républicains auront envahi pendant plusieurs heures le Capitole. Ils ont perturbé et temporairement empêché la séance de certification de Joe Biden, une séance qui a pu reprendre six heures plus tard. Une femme est morte, touchée par balle.
BREAKING: Trump supporters have breached the Capitol building, tearing down 4 layers of security fencing and are attempting to occupy the building — fighting federal police who are overrun
— ELIJAH SCHAFFER (@ElijahSchaffer) January 6, 2021
This is the craziest thing I’ve ever seen in my life. Thousands, police can’t stop them pic.twitter.com/VVdTUwV5YN
Photo of Senate right now. 'Where's Pence, show yourself!' protester shouts pic.twitter.com/xGVKMnsf3T
— Steven Nelson (@stevennelson10) January 6, 2021
Cette séquence insurrectionnelle résulte de plusieurs mois pendant lesquels Donald Trump a déclaré qu’il refuserait de reconnaître la victoire de Joe Biden ou que le scrutin avec le vote électronique serait nécessairement un scrutin truqué. Malgré la victoire de Joe Biden, le mal était fait et les supporters les plus ardents de Donald Trump incapable d’envisager l’alternance politique. Alexandria Ocasio-Cortez a par exemple déclaré à propos de certains républicains : « Vous avez poussé les insurgés et attaqué sans fondement nos élections. Vos actions ont alimenté une émeute et vous avez collecté des fonds dans le chaos. Cinq personnes sont mortes ». Elle reproche également que Donald Trump n’ait pas immédiatement fait envoyer la garde nationale : « les affrontements ont commencé vers 13h20. La brèche s’est produite (à peu près) vers 2/2: 30. Vers 15h38, le conseil de DC a tweeté que sa demande de garde nationale était REFUSÉE » détaille l’élue.
Les polémiques sont également nombreuses : des élus et personnalités politiques dénoncent la faiblesse des forces de l’ordre, certains policiers ayant par exemple réalisé des selfies avec des manifestants. Des historiens ont remis en perspective le rôle de la police dans les situations proches de celles du coup d’État.
Aux quatre coins du globe, les réactions ont été nombreuses : des réactions politiques, diplomatiques, de l’humour (beaucoup), des analyses plus à froid qui remettent en perspective cette séquence, nous vous proposons un tour d’horizon des réactions et de leur réception.
Aux États-Unis tout d’abord, les réactions ont fusé tout au long de la soirée et continuent à être nombreuses. Les anciens présidents ont tous condamné les violences. Les élus présents à l’intérieur du Capitole ont également été nombreux à communiquer : tout d’abord pour indiquer qu’ils n’étaient pas en danger mais aussi pour donner leur analyse de la situation.
Here’s my statement on today’s violence at the Capitol. pic.twitter.com/jLCKo2D1Ya
— Barack Obama (@BarackObama) January 7, 2021
What we witnessed yesterday was not dissent — it was disorder.
— Joe Biden (@JoeBiden) January 7, 2021
They weren’t protestors — they were rioters, insurrectionists, and domestic terrorists.
I wish we could say we couldn’t see it coming, but that isn’t true. We could.
Plusieurs élus ont désavoué Donald Trump et mis en lumière son rôle dans ce qui s’est passé le 6 janvier.
The man directly responsible for the chaos of today is Donald Trump, who has made it clear that he will do anything to remain in power – including insurrection and inciting violence. Trump will go down in history as the worst and most dangerous president in history.
— Bernie Sanders (@BernieSanders) January 6, 2021
Impeach.
— Alexandria Ocasio-Cortez (@AOC) January 7, 2021
Today’s insurrectionist attack on the U.S. Capitol was incited by Trump’s poisonous lies & flagrant assault on our Constitution.
— Jon Ossoff (@ossoff) January 6, 2021
The GOP must discard and disavow Trump once and for all, end its attacks on the electoral process, & commit fully to the peaceful transfer of power.
Certains républicains ont démissionné ou fait le choix de mettre des distances avec le président sortant. Un éloignement un peu tardif ? Certains analystes estiment en effet que ces démissions interviennent trop tard, la catastrophe du 6 janvier n’étant que la conséquence de l’ambiance instaurée par Donald Trump.
La communauté internationale a également réagi. Des institutions aux personnalités politiques et élus, les messages de condamnation ont afflué tout au long de la soirée, la voix de la France se faisant néanmoins particulièrement attendre.
Le secrétaire général de l’OTAN a déclaré :
Shocking scenes in Washington, D.C. The outcome of this democratic election must be respected.
— Jens Stoltenberg (@jensstoltenberg) January 6, 2021
Soutien sans condition aux parlementaires des #USA. L'extrême droite doit être repoussée et réprimée aux USA, et ses connexions dans le monde mises hors d'état de nuire. #Capitole #Washington #Trump
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 6, 2021
Où est passé #Macron ? Où sont les responsables LREM ? Quand vont-ils soutenir les parlementaires US de tous bords qui résistent au putsch ?#Capitole #Trump #Washington #USA
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 6, 2021
Partout ailleurs, cela s'appelle une tentative de coup d'État. https://t.co/UArZc2klvl
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) January 6, 2021
1/2 Lo que ocurre en EEUU es una señal de alerta para el mundo. A la ultraderecha no le interesa la democracia y es capaz de la peor violencia. Debemos combatir firmemente sus discursos de odio y defender la democracia y la paz. Solidaridad con el pueblo norteamericano.
— Verónika Mendoza (@Vero_Mendoza_F) January 7, 2021
*#COMMUNIQUÉ* | Venezuela expresses its concern over the violent acts taking place in the city of Washington, USA; condemns the political polarization and hopes the people of the US can open a new path towards stability and social justice. pic.twitter.com/d8ZwvTvZb8
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) January 7, 2021
La réaction d’Emmanuel Macron s’est faite attendre pendant plusieurs heures. « Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d’un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d’une élection, c’est une idée universelle – celle d’un homme, une voix – qui est battue en brèche », a-t-on pu entendre vers 3 heures du matin dans l’allocution diffusée sur les réseaux sociaux.
We believe in democracy.#WeAreOne pic.twitter.com/dj3hs66KKn
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 7, 2021
Plusieurs élus avaient réagi bien plus tôt dans la soirée. C’est par exemple le cas de Boris Johnson.
Disgraceful scenes in U.S. Congress. The United States stands for democracy around the world and it is now vital that there should be a peaceful and orderly transfer of power.
— Boris Johnson (@BorisJohnson) January 6, 2021
Les élus de La République en Marche ne sont pas en reste pour ce qui est des réactions ad hominem, qui permettent de régler des comptes. De Jean-Luc Mélenchon aux gilets jaunes, la situation à Washington leur permet avant tout de dénigrer la France insoumise et le mouvement populaire qui pendant des semaines durant s’est exprimé en France.
Un coup d’État comme celui que vous vouliez en France ? https://t.co/hncNPI6EW7 pic.twitter.com/HZTDQCS9VO
— Stéphane Séjourné (@steph_sejourne) January 7, 2021
Le jeu des différences (attention, c’est pas pas facile, il n’y en a pas vraiment) : Factieux trumpistes aujourd’hui / gilets jaunes hier. pic.twitter.com/3M7LyWC3RT
— Éric Fallourd (@eric_fallourd) January 6, 2021
Au-delà de ces réactions, certains ont également fait le choix d’ironiser sur la situation.
Un énième pays du tiers-monde expérimente avec difficulté la démocratie https://t.co/IOVqOAWroK pic.twitter.com/gZshpddCpb
— Le Gorafi (@le_gorafi) January 7, 2021
Xi Jinping, Kim Jong-in, Vladimir Putin and Hassan Rohani, presidents of #China #NorthKorea #Russia and #Iran at the moment when they saw the pictures inside #Capitol #WashingtonDC
— AlphaLimaEchoXray (@Selbstdenker75) January 6, 2021
Welcome #Year2021! What‘s next? 🤷♂️🤷♂️🤷♂️🤷♂️🤷♂️🤷♂️ pic.twitter.com/NRadzSjLxR
L’Iran, la Russie et la Chine ont fait la leçon aux Etats-Unis. Le président iranien Hassan Rohani a par exemple déclaré que « la démocratie occidentale est fragile et vulnérable ». La diplomatie russe n’a également pas manqué de jeter de l’huile sur le feu en déclarant par l’intermédiaire du président de la commission des Affaires étrangères du sénat russe, Konstantin Kosatchev que « la démocratie américaine boîte des deux pieds ». La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a poussé l’ironie jusqu’à la mention des événements à Hong Kong en indiquant que si les manifestations y étaient de plus grande ampleur, il n’y avait pas eu de morts.
Les réactions ont été nombreuses et continuent à affluer. Avec ou sans humour, les réactions condamnent les événements du 6 janvier 2021, certaines mettant également au jour le fait que c’est événement n’est rien d’autre que la conséquence logique de la présidence de Trump. Les communiqués et tweets constituent également un moyen de régler les comptes avec un État ou tout du moins le président sortant.