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Amazon, profiteur de la crise, face à la colère des Européens

Amazon fait fortune alors que les décisions des gouvernements de fermer les commerces, provoquent des faillites. Des commerces fermés en danger et des travailleurs fragilisés, sans protection. Pour plusieurs dizaines de personnalités politiques et de responsables d'ONG, il est temps de taxer Amazon, la multinationale qui s'enrichit en exploitant les travailleurs, en harcelant les syndicalistes, en organisant son évasion fiscale.

Un vent de colère souffle contre Amazon, la plateforme de vente à distance. Une centaine d’ONG, d’élus et de syndicats appellent à agir rapidement pour freiner la voracité sans honte de la multinationale de Jeff Bezos ; les signataires de l’appel dénonce Amazon et demandent l’application d’une taxe exceptionnelle.

La tribune, publiée le 16 novembre 2020, interpelle les autorités françaises et européennes : « Pour faire face à l’urgence, une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise est également indispensable. Elle permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité ». les 120 signataires alerte sur la violence que représenterait le maintien d’une journée de « super soldes » alors mêmes que les commerces sont empêchés d’ouvrir : « la fronde qui monte partout en France doit encore s’amplifier, car le monde rêvé par Amazon est en totale contradiction avec la profonde aspiration à des vies décentes sur une planète vivable. C’est la raison pour laquelle nous nous mobiliserons d’ici au 27 novembre prochain, date du « Black Friday », pour montrer l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce avant qu’il ne soit trop tard ».

Leila Chaibi veut protéger les travailleurs ubérisés

En plus de ces revendications, Leïla Chaibi, députée européenne LFI, membre du Groupe GUE, propose une directive européenne « clé-en-main » pour protéger les travailleurs des plateformes numériques. Cette directive relative aux travailleurs des plateformes met en lumière le fait que ces travailleurs indépendants n’ont aucune protection sociale. Ils sont par ailleurs particulièrement exposés à la crise du coronavirus.

Dans une interview accordée au site d’actualités L’Insoumission, elle rappelle que l’ensemble des géants de la distribution et du transport (Uber et Deliveroo par exemple) ont imposé un modèle absolument antisocial : c’est la précarisation des travailleurs, l’évasion fiscale et les conditions faites aux restaurants et autres fournisseurs, qui leur permettent de tels bénéfices.

Avec la directive qu’elle défend, l’eurodéputée tente de mobiliser les parlementaires et les États pour faire pression sur la Commission européenne, qui continue de protéger les plateformes malgré leurs stratégies prédatrices.

Extrait de la directive :

Le 12 décembre 2019, des dizaines de coursiers à deux roues, chauffeurs VTC et taxis venus des quatre coins de l’Europe étaient réunis au Parlement européen dans le cadre du Forum transnational des alternatives à l’ubérisation que je co-organisais. Devant les parlementaires et auprès des représentants de la Commission européenne, ils témoignaient alors de l’urgence de pouvoir bénéficier d’une protection sociale et de conditions de travail décentes et encadrées. Recrutés sous statut de travailleurs indépendants par les plateformes numériques, ces forçats du bitume sont dans les faits soumis à la subordination d’un employeur qui contourne le droit du travail, s’exonère de ses responsabilités sociale, civile et pénale en tirant profit d’une main d’œuvre fragile et corvéable. Ainsi l’ont attesté
à de multiples reprises des tribunaux européens qui ont eu à se prononcer sur le statut de ces travailleurs « ubérisés ». Il est plus qu’urgent que l’Union européenne rattrape son retard sur la jurisprudence des États membres en permettant aux travailleurs des plateformes numériques de bénéficier de droits identiques à ceux de n’importe quel salarié. C’est la vocation de la présente proposition de directive, rédigée avec la contribution des experts de l’ubérisation, que d’être reprise par la Commission européenne. Parce que le temps presse.

Visionnez la vidéo de l’entretien :

L’eurodéputée montre comment le travail indépendant se propage dans la société et fragilise les droits des travailleurs. Sa directive vise à faire reconnaître aux travailleurs des plateformes les mêmes droits que ceux des salariés. En Californie, une loi a obligé Uber à reconnaître les travailleurs comme des salariés, malgré des actions de lobbying qui visent à faire annuler cette décision. Toutes les décisions vont dans le sens de la reconnaissance du lien de subordination.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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