Cet article fait partie du dossier La fin du libéralisme

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Texte de référence à venir…

Jean Ziegler, l’humaniste, ne renonce jamais

Il est pour beaucoup une référence : militant infatigable, généreux et toujours aussi déterminé, Jean Ziegler l'annonce sur Clique TV : « Le choc de cette crise va provoquer la révolution ». La journaliste Charlotte Vautier l'a interviewé. Pur elle, il est l'homme qui veut en finir avec le capitalisme.

Cette interview a été publiée le 7 mai 2020 sur le site Clique TV sous le titre « Le choc de cette crise va provoquer la révolution » : Entretien avec Jean Ziegler, l’homme qui veut en finir avec le capitalisme".

En 1964, Che Guevara lui a demandé de « lutter contre les travers du capitalisme ». C’est ce que le professeur, député et écrivain suisse Jean Ziegler s’est attelé à faire toute sa vie. Nommé rapporteur spécial à l’ONU pour le droit à l’alimentation de 2000 à 2008, il est aujourd’hui vice-président du comité consultatif des Droits de l’Homme aux Nations-Unies – des fonctions qui l’ont rendu témoin de la pauvreté, de la misère et des inégalités dans le monde.

Dans l’entretien que nous avons réalisé avec lui, il fustige le capitalisme qui est, selon lui, un ordre « cannibale ». En quoi la crise du coronavirus pourrait remettre en cause ce système ? Pourrait-elle rebattre les cartes et mener à une révolution ? Jean Ziegler en est certain…

Clique : Vous avez écrit le livre Le capitalisme expliqué à ma petite fille, en espérant qu’elle en voit la fin. Aujourd’hui, on se rend compte que les sociétés occidentales dépendent de la croissance, du cycle ininterrompu de l’équilibre production-consommation. Est-ce que ce système a déjà été aussi fragilisé qu’en ce moment de confinement ?
Jean Ziegler : Tout d’abord, j’aimerais dire une chose : nous vivons sous la dictature des oligarchies du capitalisme financier qui dominent le monde. Je vous donne un chiffre de la Banque mondiale : l’année dernière, les 500 plus grandes sociétés transcontinentales privées, tous secteurs confondus, ont contrôlé 52,8% de toutes les richesses produites sur la planète. Ils dictent leurs lois aux États les plus puissants, qui dépendent d’eux.

Donc oui, cet ordre capitaliste du monde est remis en question gravement et a montré sa fragilité depuis le début de la pandémie actuelle. Tout à coup, le gouvernement français découvre qu’il dépend totalement de puissances périphériques pour des substances qui sont vitales pour la population. Par exemple, le fait qu’il y ait eu une pénurie de masques, le fait qu’il manque des médicaments qui sont déterminants pour combattre le virus, parce qu’ils sont fabriqués en Inde et en Chine. Le capital va toujours là ou il fait un maximum de profit, c’est-à-dire où les frais de production sont les plus bas. Donc le principe de la maximalisation du profit se révèle comme étant un principe meurtrier.

Ce qu’il faut faire, c’est démondialiser le plus rapidement possible le secteur de la santé.

On l’a vu dans le domaine de la santé, mais aussi dans le domaine de l’alimentation. Par exemple, en ce moment, il y de plus en plus de supermarchés qui s’approvisionnent avec des produits français. Et dans le monde, les pays qui vivent sur l’importation de nourriture connaissent des pénuries alimentaires. Est-ce qu’arriver à une autosuffisance nationale des produits de santé et des aliments de base serait une solution ?
Oui. L’État découvre que son pouvoir normatif sur la santé est érodé. Ce qu’il faut faire aujourd’hui, c’est démondialiser le secteur de la santé, le secteur de l’alimentation et requalifier les salaires de ceux qui assurent le bien-être de la population. Pour nous sortir de cette loi désastreuse de la maximalisation du profit, il faut rapatrier la production. Et enfin, établir des réseaux de solidarité.

Il faut que les rapports avec l’Afrique changent radicalement. Ce sont encore des rapports d’exploitation néo-coloniaux.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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