Elle passait un dimanche matin en famille lorsque la police est venue frapper à la porte. Le 14 février, Disha Ravi, 21 ans, a été arrêtée et transportée par la police de Bangalore à New Delhi, à deux mille kilomètres de là. Elle est accusée d’avoir élaboré un kit de soutien aux agriculteurs indiens qui manifestent pour réclamer l’abrogation d’une réforme agraire libéralisant les marchés agricoles. Et par là même, d’être responsable desviolences entre fermiers et policiers qui ont eu lieu dans la capitale le 26 janvier.
Disha Ravi est une des membres fondatrices de la branche indienne de Friday For Future, le mouvement écologiste de Greta Thunberg. Le kit de soutien en question a justement été partagé par la Suédoise mais ne contient que des conseils d’actions parfaitement légales [1] : signer des pétitions, ou utiliser des hashtags… Mais pour la police de New Delhi, qui enquête sur un précédent kit, supprimé depuis, il fait partie d’une «conspiration internationale» contre l’Inde entre émeutiers, écologistes et une ONG Sikh américaine, la Poetic Justice Foundation.
L’arrestation de cette jeune militante sur des bases si légères suscite l’indignation au sein de l’opposition et de la société civile. «C’est une attaque sans précédent contre notre démocratie, soutenir les paysans n’est pas un crime», a ainsi déclaré le maire de New Delhi, issu du parti d’opposition AAP. «L’Inde ne se laissera pas bâillonner», a réagi la figure du parti du Congrès Rahul Gandhi. Les parents de Disha Ravi sont également sous le choc.
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