Des centaines de milliers de mineurs de charbon indiens employés par la société d’État Coal India Limited (CIL) ont lancé hier une grève de trois jours contre les plans de privatisation du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi. On parle de plus de 500 000 travailleurs à temps plein et contractuels qui perdraient leur emploi.
Les autorités ont répondu avec force, avec au moins cinq arrestations signalées dans la région de Jhanjra, dans les bassins houillers de l’est du Bengale occidental. Selon un porte-parole du syndicat, la direction fait appel à casseurs de grève étrangers pour travailler pour la filiale Southeastern Coalfields de CIL, qui opère à Chhattisgarh et au Madhya Pradesh.
Rappelons que cette grève de 3 jours survient alors que le pays est confronté à l’épidémie de coronavirus : une épidémie difficile à contrôler dans un pays où 85% de la population ne dispose pas d’une chambre individuelle et où il n’existe pas d’infrastructure sanitaire capable de faire face à une crise (0,7 lits d’hôpital pour 1 000 habitants contre sept en France).
Le gouvernement que l’on peut qualifier d’extrême-droite (ou nationaliste hindouiste) dirigé par Modi profite de la situation économique dramatique de millions d’Indiens pour mener une opération de privatisation de grande ampleur. L’agenda politique de cet ultra-libéral ne semble pas différer de celui des oligarques.
Il y a quelques mois, en janvier 2020, les travailleurs indiens étaient 250 millions à défiler dans tout le pays. La contestation sociale croit avec les difficultés à survivre.