Le monde selon Hillary Clinton (et la place des Etats-Unis dans ce monde)
Mieux qu’un officier d’active. L’ancienne secrétaire d’Etat américaine (2009-2013) et candidate des démocrates défaite ( pas en nombre de voix gagnées) par Donald Trump en 2016, Hillary Clinton, signe un long article dans la revue de politique étrangère de l’establishment américain Foreign Affairs dans lequel elle expose sa thèse : la Chine n’est pas qu’un défi économique et financier pour les Etats-Unis. C’en est un d’une autre nature également, directement militaire. En effet, « le défi militaire chinois est réel ».
Cet article propose un titre musclé qui invite le lecteur à s’interroger sur la question de savoir comment les Etats-Unis doivent, eux aussi, se remuscler : « Un bilan de la sécurité nationale. Comment Washington devrait penser au sujet du pouvoir ».
Celle dont l’engagement guerrier n’a jamais été démenti depuis plus de 20 ans (soutien à l’invasion de l’Irak en 2003, au renversement militaire de Mouammar Kadhafi en Libye, etc.) – pour ne pas parler de sa proximité avec Wall Street – soigne sa réputation.
Selon elle, la Chine impose une bataille militaire « asymétrique » aux Etats-Unis qu’elle est en train de gagner. Il faut moderniser et adapter l’armée américaine urgemment (des « centaines de milliards » de dollars sont nécessaires) et faire de cette priorité un moteur de l’emploi et de la consommation intérieure pour le pays. Il faut, selon elle, « intégrer la politique étrangère et intérieure » dans un même projet de réorganisation industrielle et du développement de l’innovation et de la recherche de la Nation. Il faut également reprendre le contrôle sur les chaînes de production et de valeur dans lesquelles les Etats-Unis sont pour que la première puissance gagne partout son « auto-suffisance ».
Avec une précision toute métallique, Hillary Clinton égrène la liste des armes qu’il faut modifier, transformer, adapter ( air, terre, marine, cyber – beaucoup cyber) pour contrer la Chine, mais aussi la Russie.
Economie de guerre, union de tous les américains – y compris ceux de la classe ouvrière qui ont voté Trump en 2016 et qui détestent Hillary Clinton – contre l’ennemi extérieur.
Le projet pour tourner la page des années Trump ?
In a year marked by plague and protest, Americans are reckoning with long-overdue questions about racial justice, economic inequality, and disparities in health care. The current crisis should also prompt a reckoning about the United States’ national security priorities. The country is dangerously unprepared for a range of threats, not just future pandemics but also an escalating climate crisis and multidimensional challenges from China and Russia. Its industrial and technological strength has atrophied, its vital supply chains are vulnerable, its alliances are frayed, and its government is hollowed out. In the past, it sometimes has taken a dramatic shock—Pearl Harbor, Sputnik, 9/11—to wake up the United States to a new threat and prompt a major pivot. The COVID-19 crisis should be a big enough jolt to rouse the country from its sleep, so that it can summon its strength and meet the challenges ahead.
Hillary Clinton
Découvrir le projet sur le site de Foreign Affairs