Cet article fait partie du dossier La solidarité internationale

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Grève massive et historique des ouvriers du textile

Depuis le 30 octobre 2023, les ouvrières et ouvriers du secteur textile au Bangladesh sont mobilisé.e.s pour exiger l’augmentation du salaire minimum, aujourd’hui plafonné à 70 euros par mois. Une augmentation à 104 euros a été obtenue mais reste insuffisante. La grève s’intensifie, malgré la violente répression policière, montrant ainsi la détermination des travailleuses et travailleurs du textile.

Dix ans après l’effondrement du Rana Plaza, usine textile qui avait provoqué la mort de 1138 ouvrières et ouvriers au Bangladesh, et qui restera à jamais dans les mémoires comme une tragédie qui aurait pu être évitée et qui avait mis en évidence la nécessité d’améliorer la sécurité et les droits des travailleurs dans l’industrie mondiale de la confection, les conditions de travail des salarié.e.s du deuxième exportateur mondial de vêtements après la Chine, restent déplorables.

Alors que le pouvoir d’achat des salarié.e.s n’a jamais été aussi bas en raison de l’inflation, les manifestant.e.s ont entamé une grève massive le 30 octobre, demandant le triplement de leur salaire, soit 190 euros par mois. Un salaire vital pour les quatre millions de personnes employées dans ce secteur, composé à 85% de femmes, qui subissent du harcèlement moral et sexuel, en plus d’une cadence infernale pouvant aller jusqu’à 16 heures de travail quotidien, avec des objectifs de rentabilité irréalistes et des droits sociaux presque inexistants.

Le mouvement a touché les plus grandes usines du pays qui fournissent toutes les grandes marques occidentales de l’habillement comme H&M, Gap, Primark, Zara ou encore Levi’s. D’après les chiffres de la police, 600 usines (sur les 3500 du pays) seraient fermées. Le mardi 7 novembre, sous la pression de la fédération des travailleurs de l’industrie et de l’habillement du pays, le comité du salaire minimum du secteur a annoncé une augmentation du salaire mensuel de base de 56,25%. Soit 104 euros, effectif à partir de décembre. Une hausse jugée insuffisante et qualifiée d' »inacceptable » par les syndicats.

Depuis deux semaines, les milliers d’ouvriers en grève dans plusieurs localités du pays font face à la répression brutale du pouvoir : 8000 opposants ont été arrêtés et trois personnes ont déjà perdu la vie. Hier mercredi 8 novembre, une femme qui était opératrice de machine à coudre a été tuée par balle près de Dacca, touchée à la tête par un tir de la police. Une répression brutale fermement condamnée par les organisations internationales.

Si la lutte pour des salaires décents remontent à loin dans ce pays où les bas coûts de production attirent les multinationales et encouragent le gouvernement à maintenir des conditions de travail indignes, l’ampleur de l’engagement est cette fois, inédite. Elle s’inscrit dans le cadre d’un mouvement populaire exigeant la démission de la Première ministre Sheikh Hasina, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 2009. Ainsi, le 28 octobre, plus de 100 000 personnes se sont réunies pour demander la démission du gouvernement avant les élections de janvier.

Comme toujours, les mouvements des travailleurs et travailleuses sont le fer de lance de mobilisations plus larges pour la dignité humaine. D’autant que cette grève est ici très politique : en effet, les patrons du textile occupent une place centrale dans la structure du pouvoir au Bangladesh. Nous relayons ici la solidarité exprimée par le député de la France insoumise Manuel Bompard à l’égard des travailleurs et travailleuses du Bangladesh, qui ont, précise-t-il, « toujours été solidaires des luttes en France, encore au début de l’année contre la réforme des retraites […] elles et ils luttent pour l’intérêt général du peuple humain ».

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Alberto Fujimori, ancien président et dictateur du Pérou de 1990 à 2000 condamné à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité, est mort dans la nuit du mercredi 11 septembre laissant derrière lui un pays politiquement dévasté. Depuis 2016, le Pérou sombre dans une crise dont il n’arrive pas à se relever. En cause, la classe politique corrompue à la tête des institutions, une constitution déséquilibrée à l’image de l’ancien dictateur et les effets désastreux des politiques libérales toujours en vigueur.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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