La plus grande manifestation pro-Palestine de l’histoire américaine a eu lieu le 23 mai 2021, à Détroit dans l’état du Michigan. Plus de 300 000 personnes étaient dans la rue en soutien au peuple palestinien. Des américains de toute origine et classe sociale dans un véritable raz-de-marée humain pour encourager les Palestiniens à continuer le combat, pour dénoncer les crimes d’Israël et pour exiger l’arrêt du soutien de Joe Biden à Tel Aviv.
Ce dernier lors d’une conférence de presse le 21 mai, le jour d’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, a annoncé qu’il ne changeait pas de cap : « Il n’y a pas de changement dans mon engagement pour la sécurité d’Israël, point à la ligne. Pas de changement du tout. » Le nouveau président américain, qui jusque-là n’a eu de cesse de rompre avec son prédécesseur Trump, premier président à avoir visité le Mur des Lamentations et qui avait déménagé l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, maintient donc son soutien à Israël, comme Trump, à la différence, que lui est pour la solution à deux états : « Le changement est que nous avons toujours besoin d’une solution à deux Etats. C’est la solution. »
Joe Biden veut marquer sa différence avec Trump, tout en écoutant la branche plus progressiste du Parti démocrate, celle de Bernie Sanders, qui lui défend les droits des Palestiniens : « La dévastation à Gaza est inacceptable. Nous devons demander instamment un cessez-le-feu immédiat. Le meurtre de Palestiniens et d’Israéliens doit cesser. Nous devons également examiner attentivement près de 4 milliards de dollars par an d’aide militaire à Israël. Il est illégal pour l’aide américaine de soutenir les violations des droits humains. »
À Tel Aviv, une autre belle image de solidarité et d’humanité le 22 mai : des milliers de Juifs et d’Arabes se sont rassemblés pour la coexistence dans le centre de la ville, appelant à une solution à deux états. Les manifestants ont scandé des slogans comme « c’est notre foyer à tous » et « nous sommes solidaires sans haine et sans peur ». Le défilé a eu lieu de la place Rabin jusqu’à la place du théâtre Habima où l’auteur David Grossman a prononcé un discours dans lequel il a déploré le prix payé par les enfants israéliens et palestiniens : « Permettez-moi de consacrer mes paroles, ce soir, aux enfants des communautés frontalières de Gaza et aux enfants de Gaza », a t-il indiqué. « Nous sommes les otages d’extrémistes divers et variés. Nous restons, bouche bée, à observer comment des êtres humains deviennent des cibles, comment des mères s’allongent sur leurs enfants dans les rues pour les protéger, comment des immeubles à plusieurs étages s’effondrent comme un château de cartes et comment des familles entières disparaissent en un clin d’œil. »
Ce qui est à noter dans les différents rassemblements qui ont eu lieu aussi bien aux Etats-Unis, qu’à Tel Aviv, c’est que les manifestants ont exprimé leur volonté de se retrouver, pour entendre une autre voix que celle des médias. Tous se disent choqués et impuissants face à la violence des autorités israéliennes. Alors investir la rue pour se retrouver et exprimer son soutien avec le peuple Palestinien s’est imposé, comme un acte humain de solidarité évident. Pendant qu’à Paris, les manifestations pro-palestiniennes ont été interdites…