La situation en Argentine est très délicate. D’abord parce que la présidence d’Alberto Fernandez a beaucoup déçu, par son incapacité à remédier à la crise économique générée par la présidence précédente de Mauricio Macri, en acceptant notamment le chantage illégal à la dette que fait subir le FMI à l’Argentine. La ligne plus rupturiste portée par la vice-présidente Cristina Kirchner aura échouer à s’imposer au sein du gouvernement, dans un contexte d’attaques médiatiques permanentes et de lawfare aggravé.
La déception a laissé place à l’amertume, et dans ce clair-obscur a émergé le pire de la politique argentine, à savoir une candidature néo-fasciste, en la personne de Javier Milei. Présenté comme un « outsider » par les médias mainstream qui s’en sont faits les premiers partisans, il est surtout le candidat d’une extrême droite violente, rance, ultra-néolibérale et nostalgique de la dictature. Pour Milei, sa mission « est de botter les fesses des keynésiens et des collectivistes de merde ». L’économie doit être dollarisée, l’Etat doit disparaître au profit d’un total libre-marché, au mépris de la condition humaine et de notre écosystème.
Tel est le programme économique du néofascisme en Argentine, le tout en libéralisant la vente d’armes, en interdisant l’avortement, et en supprimant les prestations sociales. Pour Milei enfin, les socialistes sont des « ordures » et des « excréments humains », tandis que le pape François est un « fils de pute » qui « prêche le communisme dans le monde entier ». Grossier personnage, admirateur de Trump et Bolsonaro.
L’urgence est donc à la riposte antifasciste en Argentine. Sergio Massa, candidat du péronisme (mais dans sa version « modérée »), ministre de l’économie du gouvernement sortant, est la seule alternative au désastre que constituerait une présidence Milei de l’Argentine, non seulement pour le pays, mais pour la région toute entière.