Dimanche 17 janvier 2021 dans la matinée, deux femmes juges qui travaillent pour la Cour suprême afghane ont été tuées par balle, dans les rues de Kaboul. Elles se rendaient sur leur lieu de travail. Ce n’est pas la première fois que des défenseurs des droits sont assassinés. Depuis plusieurs semaines maintenant, des avocats, personnalités publiques et médiatiques sont régulièrement prises pour cible et éliminées.
Qui en est à l’origine ? Les autorités afghanes pointent du doigt les terroristes islamistes tandis que les États-Unis accusent les talibans. L’attaque a eu lieu deux jours après l’annonce américaine de réduire de 2 500 personnes les effectifs en présence en Afghanistan (des effectifs au plus bas depuis le 11 septembre 2001).
Pour l’heure, peu de réactions de la part des gouvernements sont à noter. En décembre 2020, c’était la journaliste et militante Malalai Maiwand qui était assassinée dans la rue, avec son chauffeur. Malgré des pourparlers pour la paix en cours, les assassinats de personnalités – journalistes, politiques ou religieux, défenseurs des droits de l’homme ont progressé en 2020 (entre début novembre et décembre 2020, il fallait dénombrer trois meurtres : Aliyas Dayee, Yama Siawash et Malalai Maiwand). Si certaines attaques ne sont pas revendiquées, des journalistes et personnalités perdent également la vie dans des accidents dont les circonstances sont jugées comme extrêmement floues. C’est par exemple le cas de Fardin Amini qui avait trouvé la mort dans une attaque qualifiée de mystérieuse.
Malgré un contexte de tentative de pacification, ce sont aujourd’hui des libertés comme celles de la presse ou les droits des femmes qui sont menacés avec des attaques à répétition. La chute des talibans, au pouvoir entre 1996 et 2001 avait suscité un grand espoir pour les femmes afghanes. Le pouvoir religieux et réactionnaire les empêchait en effet d’étudier, de travaillait ou leur imposait le port de la burqa. Malgré une amélioration temporaire, leur situation s’est dégradée ces dernières années.