Cet article fait partie du dossier La solidarité internationale

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Texte de référence à venir…

Des zapatistes entament une tournée mondiale pour défendre la vie

Le 2 mai 2021, une délégation zapatiste embarquait sur un bateau depuis le Chiapas dans le sud du Mexique, pour une traversée de l’Atlantique, vers l’Europe, premier arrêt de leur tour du monde. Leur objectif ? Rencontrer celles et ceux qui combattent les inégalités et la destruction de la planète, et raviver la flamme de la lutte affaiblie par la pandémie et les répressions policières.

Cette traversée de l’Atlantique est une première, pour les indiens du Chiapas qui n’ont pratiquement jamais quitté leur territoire depuis l’insurrection de 1994. Sur le bateau : quatre femmes, un homme et un transgenre, qui seront rejoints par avion cet été par plus d’une centaine de membres (dont les trois quarts sont des femmes). La délégation sillonnera d’abord l’Europe pour partager son expérience révolutionnaire, la plus célèbre au Mexique : en effet l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) a commencé ses premières actions dans les années 60/70 à l’instigation de nouvelles communautés autochtones venues s’installer au Chiapas. L’exploration de ces nouvelles terres cultivables a contribué à la politisation de ces communautés, liée à l’installation de rapports de force entre propriétaires terriens et paysans, alors lésés par le système féodal de l’époque. Le premier congrès zapatiste a eu lieu en 1974, à San Cristobal de las Casas. Première pierre d’une vingtaine d’années de lutte pour acquérir leur autonomie… jusqu’en 1994, année qui marqua l’apogée de l’idéologie révolutionnaire de l’Armée Zapatiste : opposée au libéralisme et à la mondialisation, ils ont pris d’assaut plusieurs villes du Chiapas, au moment où les accords de l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain) étaient signés. Tout un symbole. Après plusieurs semaines de confrontations avec l’armée mexicaine, un cessez-le-feu a été signé et s’étaient alors entamées deux années de négociations qui ont abouti, en 1996, à la signature des accords de San Andres qui reconnaissaient les droits sociaux et culturels des peuples autochtones du Chiapas. 

Alors sur ce bateau, les zapatistes embarquent avec eux leurs traditions, leurs paroles révolutionnaires et leur expérience, dans une traversée qu’ils ont baptisée « la conquête inversée », 500 ans après la fin de l’Empire aztèque écrasé par l’armée de Cortès. Sauf qu’eux apportent, comme ils disent, « le virus de la résistance et de la rébellion », et non celui de la souffrance et de l’exploitation. 

Des milliers de personnes en Europe mettent tout en place pour les accueillir et favoriser au mieux la rencontre, le dialogue et l’échange, avec un peuple qui s’est toujours tenu debout face à « un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel ». 

Voici un (grand) passage de leur « Déclaration pour la vie », rendue publique en janvier 2021 lors du 27e anniversaire de leur soulèvement : 

« Faire nôtres les douleurs de la terre : la violence contre les femmes, la persécution et le mépris contre les différentEs dans leur identité affective, émotionnelle, sexuelle ; l’anéantissement de l’enfance ; le génocide contre les peuples originaires ; le racisme ; le militarisme ; l’exploitation ; la spoliation ; la destruction de la nature. Comprendre que le responsable de ces douleurs est un système. Le bourreau est un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel : le capitalisme.
Savoir qu’il n’est pas possible de réformer ce système, ni de l’éduquer, de l’atténuer, d’en limer les aspérités, de le domestiquer, de l’humaniser.
S’être engagé à lutter, partout et à toute heure – chacunE là où on se trouve – contre ce système jusqu’à le détruire complètement. La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne titubons pas.

Avoir la certitude que la lutte pour l’humanité est mondiale. De même que la destruction en cours ne reconnaît pas de frontières, de nationalités, de drapeaux, de langues, de cultures, de races, la lutte pour l’humanité est en tous lieux, tout le temps.
Avoir la conviction que nombreux sont les mondes qui vivent et qui luttent dans le monde. Et que toute prétention à l’homogénéité et à l’hégémonie attente à l’essence de l’être humain : la liberté. L’égalité de l’humanité se trouve dans le respect de la différence. C’est dans sa diversité que se trouve sa ressemblance.

Comprendre que ce n’est pas la prétention d’imposer notre regard, nos pas, nos compagnies, nos chemins et nos destins qui nous permettra d’avancer, mais la capacité à écouter et à regarder l’autre qui, distinct et différent, partage la même vocation de liberté et de justice.

De par ce qui nous unit, et sans abandonner nos convictions ni cesser d’être ce que nous sommes, nous nous sommes mis d’accord pour :

Premièrement.- Réaliser des rencontres, des dialogues, des échanges d’idées, d’expériences, d’analyses et d’évaluations entre personnes qui sommes engagées, à partir de différentes conceptions et sur différents terrains, dans la lutte pour la vie. Après, chacun continuera son chemin, ou pas. Regarder et écouter l’autre nous y aidera peut-être, ou pas. Mais connaître ce qui est différent, c’est aussi une partie de notre lutte et de notre effort, de notre humanité.

Deuxièmement.- Que ces rencontres et ces activités se réalisent sur les cinq continents. Qu’en ce qui concerne le continent européen, elles se concrétisent durant les mois de juillet, août, septembre et octobre 2021, avec la participation directe d’une délégation mexicaine formée par le Congrès National Indigène-Conseil Indigène de Gouvernement, le Front des Villages en Défense de l’Eau et de la Terre des Etats de Morelos, Puebla et Tlaxcala, et par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Et que nous aiderons selon nos possibilités à ce qu’elles se réalisent, à des dates postérieures encore à préciser, en Asie, en Afrique, en Océanie et en Amérique.

Troisièmement.- Inviter les personnes qui partagent les mêmes préoccupations et des luttes similaires, toutes les personnes honnêtes et tous les en-bas qui se rebellent et résistent dans les nombreux recoins du monde, à rejoindre, à contribuer, à soutenir et à participer à ces rencontres et activités ; et à signer et à s’approprier cette déclaration POUR LA VIE.« 

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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