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De Gênes à Paris, de 2001 à 2020, où s’arrêteront les violences policières ?

Laurent Binet alerte, interpelle : les gouvernements s'orientent dans une escalade de répression. L'article 24 en France, la condamnation à 12 ans de prison pour avoir tenté d'enflammer un pneu avec un briquet lors d'une manifestation altermondialiste à Gênes. L'auteur interroge : jusqu'où ira cette escalade ?

Cette tribune a été rédigée par Laurent Binet, sur le site de Libération le 30 novembre 2020. Laurent Binet est un écrivain engagé, d'abord soutien du Parti Socialiste, il s'est finalement rapproché de la France insoumise.

Il n’y a pas d’âge pour les lois scélérates. Tandis qu’on vote la loi de sécurité globale et son article 24, tandis que le débat fait rage sur la possibilité de filmer des policiers (et l’impérieuse nécessité de flouter ou non leur visage), tandis que, conséquence afférente, notre ministre de l’Intérieur suggère une obligation de s’accréditer auprès de la préfecture pour les journalistes désireux de couvrir des manifestations, Vincenzo Vecchi attend le verdict de la Cour de cassation qui doit (partiellement ou définitivement) statuer sur son sort le 15 décembre. De quoi s’agit-il ? Au fond, de la même chose.

Vincenzo Vecchi a participé en 2001 à la grande manifestation altermondialiste de Gênes, restée dans les mémoires pour avoir vu la mort d’un jeune manifestant tué par un jeune policier. En 2009, Vincenzo est condamné à douze ans de prison. Les faits avérés dont il s’est personnellement rendu coupable sont les suivants : participation à la manif, utilisation de planches d’échafaudage pour dresser une barricade, tentative (avortée) d’enflammer un pneu (avec un briquet). Manifester, ramasser des planches, chauffer du caoutchouc : douze ans. Voilà un tarif qui pourrait sembler quelque peu exagéré, même au plus exigeant des syndicats policiers.

Pour échapper à son incarcération, Vincenzo a fui en France, où il vivait tranquillement depuis bientôt dix ans jusqu’à ce qu’il soit rattrapé l’an dernier par un mandat d’arrêt européen qui ordonnait son extradition vers l’Italie. Deux décisions de la justice française ont invalidé ce MAE, mais le Parquet, avec l’opiniâtreté qu’on lui connaît lorsqu’il s’agit de complaire à l’exécutif dont il dépend (particularité nationale qui fait de la France la risée de l’Europe), s’est pourvu en cassation. «Un autre monde (était) possible» ? Peu importe l’idéalisme rêveur du slogan dont il se prévalait (ou bien est-ce encore une circonstance aggravante ?), il ne sera pas dit qu’un jeune vandale armé d’un briquet puisse se soustraire à la justice de son pays. Douze ans il doit, douze ans il fera.

Vous pouvez retrouver la suite de la tribune sur le site de Libération

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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