Le chiffre de la honte a été révélé par le Guardian : Depuis 2010, plus de 6 500 ouvriers sont morts sur les chantiers des stades construits pour la Coupe du monde au Quatar en 2022. Soit plus de 13 morts par semaine !
Originaires d’Inde, du Sri-Lanka, du Pakistan, du Bangladesh ou du Népal, ces travailleurs surexploités subissent les fortes chaleurs locales et des conditions de travail déplorables… au péril de leur vie. Sans que cela ne semble inquiéter le gouvernement qatari, qui assure que « le taux de mortalité au sein de ces communautés se situe dans la fourchette prévue pour la taille et la démographie de la population ». Immonde.
Entre colère et nausée, le foot business compte ainsi organiser sa grande messe et s’enrichir sur le dos des travailleurs exploités et morts au travail. Quand l’argent devient roi, les vies humaines sont une variable d’ajustement.
Comme partout ailleurs, cette logique business salit tout. Ceux qui l’organisent transforment les passions en marchés. Ils piétinent les rêves de milliards de gamins au seul profit de leurs portefeuilles, qui dégueulent pourtant déjà leur surplus de richesse.
Refuser de prendre part à cette horreur
On ne joue pas au football sur des cadavres. On ne célèbre rien face à la peine des familles endeuillées . Il n’y a donc rien à gagner à se rendre là-bas. Cet événement ne sera ni la grande fête populaire que doit être une Coupe du Monde, ni l’apogée du sport le plus pratiqué sur la planète… mais le triomphe du fric avant tout, et l’orgie des porcs qui y trouvent leur compte.
La Fédération Française de Football ne peut tolérer pareille ignominie. Détourner le regard, c’est accepter l’horreur.
Face à ces milliers de vies perdues, l’instance dirigeante du football français n’a qu’une chose à faire pour s’en sortir par le haut : refuser d’y prendre part. Autrement dit, boycotter cet enfer.
Pour respecter, d’abord, la mémoire des travailleurs morts sur ces chantiers de la honte.
Pour respecter les classes populaires, qui sont la grande majorité des amateurs de football sur la planète.
Et enfin, pour respecter les valeurs universelles portées par le sport, et refuser ainsi de se vautrer dans une célébration morbide qui méprise les vies humaines.
En 2018, le football français a brillé par ses performances sportives et son sacre en Russie. En 2022, il doit briller encore plus, par son refus de l’horreur.
Se faisant, il se couvrirait d’honneur et s’écrierait enfin : « le football appartient au peuple. Respectez-le, et rendez-lui sa passion ! ».