Le 23 décembre 2020, la campagne pour les élections de mi-mandat de 2021 au Mexique a officiellement débuté avec l’annonce que les trois principaux partis d’opposition – le PRI, le PAN et le PRD – se réuniront pour former un front commun contre le parti au pouvoir, MORENA. La coalition, Va por México (« Allez au Mexique »), présentera des candidats dans onze des quinze courses au poste de gouverneur et dans environ 180 des 300 circonscriptions électorales uninominales de la Cámara de Diputados (« Chambre des députés ») afin de tenter de saisir une majorité à la chambre basse et de paralyser le programme du président Andrés Manuel López Obrador (AMLO).
En réponse, MORENA a lancé un communiqué qui a été censurée par l’Institut national électoral pour avoir prétendument violé les règles de la campagne, ce qui l’a fait devenir virale sur les médias sociaux. Elle mérite d’être citée dans son intégralité :
Pendant des années, le PRI, le PAN et ses alliés ont conclu un pacte qui a nui au Mexique. En 1995, ils ont fait passer la TVA de 10 à 15 %. En 1998, ils ont approuvé le renflouement des entreprises de leurs amis et banquiers avec FOBAPROA. En 2006, le PRI a aidé le PAN à orchestrer sa fraude électorale. En 2012, de nombreux membres du PAN ont appelé à voter pour Enrique Peña Nieto, dont Vicente Fox. Ensuite, le PRI, le PAN et le PRD ont signé le pacte pour le Mexique et ont approuvé les réformes qui ont touché l’ensemble du pays. En 2017, ils ont approuvé les nouvelles taxes sur l’essence et la loi sur la sécurité intérieure. En 2018, ils ont fait tout leur possible pour empêcher le changement dont le Mexique avait besoin. Après leur défaite, en 2019 et 2020, ils se sont opposés à l’avancement de la « quatrième transformation et aux réformes qui garantissent le droit à une pension, des bourses d’études et l’élimination du fuero [immunité de poursuite pour les titulaires de postes ». Aujourd’hui, le PRI, le PAN et le PRD lèvent enfin le masque et s’unissent dans une alliance électorale perverse, démontrant qu’ils sont les mêmes et qu’ils représentent les mêmes intérêts. Nous ne leur permettrons pas de trahir une fois de plus le peuple. Enlevons la tumeur de la corruption.
Aussi dangereux que cela puisse paraître, l’« alliance perverse » est en fait un cadeau politique à AMLO. D’un seul coup, il a confirmé l’accusation qu’il a faite année après année, discours après discours et spot après spot, que le PRI et le PAN se sont transformés depuis longtemps en PRIAN : une entité de droite à deux têtes, infiltrée par les narcotiques, vouée à des niveaux de corruption spectaculaires et parfois bizarres ; à l’enrichissement personnel stratosphérique ; au démembrement de l’État mexicain à des fins lucratives ; à la suppression mortelle de la protestation ; et à la prise de pouvoir à tour de rôle afin de maintenir l’apparence de la démocratie. Et depuis 2012, le PRIAN a été rejoint par les vestiges du PRD – le parti de centre-gauche autrefois très populaire – dans une tentative maladroite de rester au-dessus du seuil de 3 % des voix nécessaire pour recevoir un financement public.
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