Éclipsées par le poids plus important pris par l’élection présidentielle, les législatives françaises, prévues en juin, commencent déjà à attirer l’attention des parlementaires et des militants pour une raison particulière.
Dans un pays où le régime est semi-présidentiel, le parlement a un poids institutionnel considérable qui, dans certains cas, devient décisif.
Également sélectionné via un scrutin à deux tours, il revient au parlement de désigner le Premier ministre qui, selon les règles en vigueur, partagera la gouvernance avec le président. L’identité de celui-ci est toujours en suspens. Le second tour de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen aura lieu le dimanche 24 avril.
Dans les situations où le pays a désigné des majorités politiques consolidées, l’exécutif et le législatif dansent au rythme de la même musique. Lorsque ces majorités sont conflictuelles – dans ce qu’on appelle la cohabitation – le président est issu d’un parti et le Premier ministre d’un autre. Cela s’est produit trois fois dans l’histoire de France.
La dernière c’était entre 1997 et 2002, sous le gouvernement de droite de Jacques Chirac. Face à lui il avait un Premier ministre de gauche, Lionel Jospin, qui composait un gouvernement avec des socialistes, des communistes, des verts et des radicaux de gauche.
En vertu du droit constitutionnel actuel, le président assume la responsabilité de la défense et de la politique étrangère, et il appartient au Premier ministre et au conseil des ministres de définir la politique intérieure, touchant des sujets tels que l’éducation, la sécurité publique entre autres, en plus de l’économie.
Dans un court document rendu public vendredi, destiné à poser les bases de pourparlers pour une union avec le Parti communiste français, le mouvement de la France insoumise précise l’importance particulière des élections législatives à venir. Le PCF avait recueilli 2,3 % des suffrages à l’élection présidentielle dimanche dernier.
« Si nous avions accédé au second tour, nous nous étions engagés à proposer à tous ceux qui le voudraient de se joindre à nous pour constituer une nouvelle majorité présidentielle. Nous maintenons cette proposition dans le but concret de construire une nouvelle majorité gouvernementale, c’est à dire une majorité politique à l’Assemblée nationale. »
Le document exige une prise de position claire pour le second tour de la présidentielle (« Pas une voix ne doit aller à Marine Le Pen »), sans se faire d’illusions sur un second gouvernement Macron. Il rappelle qu’aucun des principaux problèmes du quotidien des Français ne pourra être résolu par la voix présidentielle (« au contraire, ils peuvent même s’aggraver »).
L’idée est qu’en concentrant les efforts au parlement, il est possible d’affronter un président de droite – ou d’extrême droite. Une véritable lumière au bout du tunnel.
Des questions ?