Deux tiers des principaux programmes d’aide humanitaire au Yémen ont subi les conséquences de coupes budgétaires. Sur les 3,85 milliards de dollars nécessaires pour financer les programmes humanitaires du pays en 2021, seulement 2,27 milliards ont pu être débloqués soit le plus faible total depuis 2015 et les premiers déploiements d’aide. Les fonds manquent et les réactions se font attendre.
Les conséquences sur le terrain sont dramatiques. Le Programme alimentaire mondial a réduit en décembre les rations distribuées à ses huit millions de bénéficiaires et la question se pose désormais d’être en capacité de poursuivre les opérations en mars. L’accès à l’eau potable est également en danger pour les 3,6 millions de bénéficiaires du programme de distribution. La plupart des vols humanitaires prévus le mois prochain ont également dû être annulés pour la première pour des raisons purement financières.
Ces annonces tombent au plus mal alors que les combats entre Houthis et la coalition menée par l’Arabie saoudite ont repris en intensité tel qu’évoqué la semaine dernière. Le nombre de victimes civiles a doublé en quelques mois et amplifie ce qui est considéré comme la pire crise humanitaire du monde. Janvier est ainsi devenu le mois le plus meurtrier de ces trois dernières années en nombre de victimes civiles. Plus de 650 personnes ont perdu la vie, la plupart dans des bombardements qui se sont démultiplié ces derniers mois.