Cette année encore, la France va creuser sa dette concernant la consommation de carbone. 77 jours après le début de l’année, elle a déjà utilisé ce qu’elle aurait dû utiliser en une année. Les associations, organisations non gouvernementales et personnalités publiques sont nombreuses à se mobiliser pour diffuser ce symbole de l’inaction climatique française : à l’heure où le gouvernement propose d’inscrire la lutte contre le changement climatique dans la Constitution, ce symbole rappelle l’urgence de la situation.
Aujourd’hui, la France est à découvert sur le plan climatique. Une dette qui s’exprime à l’égard des générations futures et des autres habitants de la planète. Selon l’Affaire du siècle, les objectifs de neutralité carbone ne pourront être respectée qu’en 2084, contrairement à l’horizon défini de 2050. Nombreux sont déjà celles et ceux qui témoignent de l’incidence du dérèglement climatique sur leur vie, sur l’écosystème : érosion, aridité des sols ou inondations, les conséquences déstabilisent déjà des pans entiers de la population sans que les moyens posés en face ne soient à la hauteur.
Avec la loi Énergie-climat de 2019, et conformément à l’Accord de Paris, l’État français s’est donné pour objectif d’être neutre en carbone en 2050. Cet objectif signifie qu’à partir de 2050, la France ne pourra rejeter dans l’atmosphère que 80 mégatonnes de CO2 par an, car c’est le seuil maximal de ce que nous serons sera en capacité de stocker.
Pour illustrer le chemin qui nous reste à parcourir pour atteindre cet objectif, nous calculons, depuis l’année dernière, le Jour du dérèglement, c’est-à-dire, le jour où chaque année, la France dépasse ce seuil de 80 mégatonnes de CO2. En 2021, en 77 jours, la France a épuisé son crédit carbone et vit à découvert jusqu’à la fin de l’année.
Source : l’affaire du siècle