Le dimanche 25 avril, le pape François a qualifié la tragédie de « honte. 130 migrants sont morts en mer, ce sont des personnes, ce sont des vies qui ont, pendant deux journées entières, vraiment imploré de l’aide. Une aide qui n’est jamais arrivée ».
Les détresses en mer sont reçues et relayées par Alarm Phone. Simeon Leisch, activiste au sein de la structure, ne comprend pas comment cela a pu arriver : « Le Ubari, un navire des secours libyens portaient assistance à une autre embarcation le même jour. Nous supposons qu’au moment du secours de cette embarcation, le Ubari ne se trouvait à pas plus de 10 mille marins de celle que nous avons signalé. On ne sait pas pourquoi il est retourné au port sans l’avoir secouru, bien qu’il était en possession des informations concernant le chavirage », a-t-il expliqué à TV5 Monde.
Ces morts auraient pu être évitées. Si les autorités européennes et africaines des deux côtés de la Méditerranée n’avaient pas ignoré l’appel. Simeon Leisch accuse les autorités européennes d’essayer de démontrer qu’elles ne sont pas « compétentes » pour ces opérations et d’agir en violation de la Convention sur la recherche et le sauvetage maritime de 1979.
Luisa, coordinatrice de recherche de sauvetage à bord de l’Ocean Viking a déclaré : « Telle est la réalité en Méditerranée centrale : les États abdiquent leur responsabilité de coordonner les opérations de recherche et de sauvetage, laissant les acteurs privés et la société civile combler le vide mortel qu’ils laissent derrière eux. »
Ce désastre vient gonfler un chiffre morbide : au moins 453 migrants sont morts en Méditerranée depuis le début de l’année, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations.