93 navires de commerce et de 1 200 à 1 500 marins sont pris au piège en Ukraine d’après un relevé effectué par l’association environnementale Robin des bois. Ces navires, pour la plupart arrivés quelques jours avant le déclenchement de la guerre par la Russie, sont amarrés dans les ports ukrainiens de la mer Morte et la mer d’Azov. Battant souvent des pavillons de complaisance, les marins qui sont embarqués à bord se trouvent dans l’angle mort de l’aide internationale.
Ces navires sont souvent en mauvais état et la propriété d’armateurs peu scrupuleux qui n’ont pas d’intérêt économique à les entretenir. Les marins recrutés pour tenir ces navires, souvent issus de pays pauvres asiatiques et africains, travaillent dans des conditions pénibles avec peu de droits. Robin des bois note ainsi que plusieurs de ces marins ont des difficultés percevoir leurs salaires alors que les équipages sont bloqués à quai. À cause de la guerre, une mobilisation internationale pour les soutenir et les rapatrier est difficilement envisageable.
L’association ajoute également que plusieurs navires marchands ont été coulés dans le conflit. Le Azburg a ainsi été perdu au début du mois, touché dans le port de Marioupol. De telles actions ne sont pas sans conséquences environnementales. Ces bâtiments souvent âgés sont en effet remplis d’amiante et de plomb qui viennent s’ajouter aux fuites inexorables de fioul. La pollution est d’autant plus importante lorsque ce sont des navires militaires qui coulent. Le Moskva a ainsi sombré avec quantité de munitions.
Face à cette situation vécue par les marins pris au piège, l’OMI (Organisation maritime internationale) a adopté le mois dernier en session extraordinaire un appel à soutenir les « gens de mer ». Il comprend des dispositions non contraignantes visant à permettre l’évacuation de la marine marchande. Un appel non suivi d’effet pour les 1 500 marins encore sur place.