Voici la retranscription de cette intervention :
« Ce rapport, comme les deux autres, souffre du même mal. Il prétend reconnaître la liberté des peuples à condition que celle de l’argent soit protégée. C’est la doctrine de l’ordolibéralisme.
Alors je préfère vous dire que, quand bien même mettrez-vous sans cesse en avant la nécessité d’une Europe de la guerre, rebaptisée « Europe de la Défense », pour réunir les peuples européens, vous n’arriverez à rien.
Aussi longtemps que vous ne voulez pas de l’harmonisation sociale, aussi longtemps que vous ne voulez pas de l’harmonisation fiscale, aussi longtemps que vous ne voulez pas de l’indépendance à l’égard de l’OTAN, vous ne laissez qu’une perspective aux peuples – qui, eux, veulent la paix, le progrès social et l’indépendance, – vous ne leur laissez qu’une seule perspective, qu’ils viennent à se dire : « Cette Europe-là, ou bien on la change, ou bien on la quitte ».
Ce qui est commencé, ce n’est pas le changement positif attendu : c’est que les gens commencent à la quitter. Et il est pitoyable que votre réponse au Brexit ce soit seulement « l’Europe de la Défense » et la constitutionnalisation des droits de la finance. »