L’Équateur a choisi son nouveau président de la République pour les 4 prochaines années : ce sera Guillermo Lasso, un banquier multi-millionnaire, qui avait été battu en 2017 par Lenine Moreno, avant de lui apporter son soutien parlementaire.
Ainsi, le nouveau président, néolibéral viscéral a emporté un peu plus de 52% des suffrages malgré la crise sanitaire, économique et sociale dans laquelle le pays s’enfonce depuis un an.
La campagne présidentielle n’a pas permis de le rendre comptable du bilan de Lenine Moreno malgré son implication dans toutes les décisions controversées sur le plan économique.
Pour Guillaume Long, que nous avons rencontré à Quito deux jours après le vote, il n’y a pas d’adhésion aux idées ou aux politiques de Lasso. Mais les équatoriens ont été découragés de choisir une autre voie par une propagande médiatique acharnée. Des rumeurs folles ont été lancées prétendant que « Si vous avez deux appartements, Andrés Arauz vous en prendra un », « Si Arauz est élu, l’Équateur deviendra la Venezuela », « Arauz veut revenir au sucre (l’ancienne monnaie nationale remplacée par le dollar américain en 2000) » mais aussi toutes les affaires de harcèlement judiciaires qui ont fait passer Rafael Correa et ses anciens ministres pour des voyous.
Face au mur médiatique, aux fake news et manœuvres sur les réseaux sociaux, Andrés Arauz a tenu bon : il a cherché à parler des propositions en matière de santé publique et d’éducation, il a proposé que l’Etat intervienne pour créer des emplois en soutenant par des micro-crédits les « porteurs de projet » mais aussi en créant des emplois aidés. Il a vu son score progresser de 33% au premier tour à 48% sans aucun soutien d’autres partis. En effet, tous, y compris les « socio-démocrates » ont choisi de soutenir Lasso. Yaku Perez, présenté en Europe comme un écologiste, a lui aussi préféré apporter un soutien déguisé à Lasso. Ainsi, Andrés Arauz se trouve à la tête de la seule opposition importante, unie et cohérente.
Guillaume Long est franco-équatorien, il a été ministre de Rafael Correa et a conseillé Andrés Arauz durant la campagne présidentielle. Il répond à toutes nos questions : pourquoi ce revers électoral ? Où en est le courant politique de Rafael Correa : le corréisme ? Le lawfare va-t-il s’intensifier en Equateur ?