Alors que le gouvernement israélien annonce son intention d’annexer la Cisjordanie, en violation du droit international et dans la pire tradition colonialiste, plus de 350 personnalités reconnues pour leur travail, réclament la fin du siège de Gaza.
Depuis 2007, la ville de Gaza est soumise à un blocus total et ses habitants soumis à des traitements indignes : la pandémie de Coronavirus dans cette « prison à ciel ouvert » pourrait être « potentiellement dévastatrice » écrivent les artistes et intellectuels.
Le taux de pauvreté a atteint 90% à Gaza, 80% de la population a recours à l’aide de l’ONU.
L’eau manque et l’accès au soin est limité
Dans le même temps, Israël persiste à ignorer les appels de la communauté internationale : ainsi, malgré la demande de responsables des Nations Unies à relâcher immédiatement tous les enfants palestiniens détenus, de nouvelles arrestations ont eu lieu en pleine pandémie de coronavirus. Fin mars, ce sont 194 enfants palestiniens qui languissaient dans les prisons israéliennes.
Parmi les signataires de cet appel publié sur le site Lift the siege, figurent notamment le musicien britannique Peter Gabriel, le groupe Massive Attack, l’essayiste canadienne Naomi Klein, le réalisateur britannique Ken Loach, l’acteur Viggo Mortensen, le poète Taha Adnan, l’actrice française Ariane Ascaride ou l’écrivaine Annie Ernaux.
Extraits
« Bien avant que l’épidémie mondiale de Covid-19 ne menace de submerger le système de santé déjà dévasté de Gaza, les Nations Unies avaient prédit que la bande côtière sous blocus serait invivable dès 2020. Avec la pandémie, les presque deux millions d’habitant.es de Gaza, principalement des réfugié.es, sont confronté.es à une menace mortelle dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde« , déplorent les signataires.
« Bien avant la crise (sanitaire) actuelle, les hôpitaux de Gaza étaient déjà arrivés au point de rupture par manque de ressources essentielles, bloquées à cause du blocus exercé par Israël« , relèvent ces artistes, estimant que les « premiers cas rapportés de coronavirus dans la bande de Gaza densément peuplée sont profondément perturbants« .
Le blocus « entrave la circulation des fournitures médicales, du personnel et de l’aide humanitaire fondamentale« , accuse cette tribune. « La pression internationale est nécessaire de toute urgence pour rendre la vie à Gaza vivable et digne. Le siège d’Israël doit être levé (…) une épidémie potentiellement dévastatrice doit être évitée« , ajoute le texte.
« Ce qui arrive à Gaza est un test pour la conscience de l’humanité. Nous soutenons l’appel d’Amnesty International à tous les gouvernements du monde pour imposer un embargo militaire à Israël jusqu’à ce qu’il respecte pleinement ses obligations selon le droit international« , ajoutent les signataires.
Artists urge end to Israel’s siege of Gaza amid coronavirus crisis
Long before the global outbreak of COVID-19 threatened to overwhelm the already devastated healthcare system in Gaza, the UN had predicted that the blockaded coastal strip would be unliveable by 2020. With the pandemic, Gaza’s almost two million inhabitants, predominantly refugees, face a mortal threat in the world’s largest open-air prison.
Two years ago on May 14th, Israeli snipers killed sixty Palestinian men, women and children in Gaza, with total impunity. The overwhelmingly peaceful Great March of Return weekly mass demonstrations, currently on hold due to the threat of coronavirus, were met with brutal violence.
Well before the ongoing crisis, Gaza’s hospitals were already stretched to breaking point through lack of essential resources denied by Israel’s siege. Its healthcare system could not cope with the thousands of gunshot wounds, leading to many amputations.
Reports of the first cases of coronavirus in densely-populated Gaza are therefore deeply disturbing. As several health professionals recently wrote: “Epidemics (and indeed, pandemics) are disproportionately violent to populations burdened by poverty, military occupation, discrimination & institutionalised oppression.”
Yet Israel’s blockade impedes the flow of medical equipment, personnel and fundamental humanitarian aid. International pressure is urgently needed to make life in Gaza liveable and dignified. Israel’s siege must be ended. And most urgently, a potentially devastating outbreak must be prevented.
What happens in Gaza is a test for the conscience of humanity. We back Amnesty International’s call on all world governments to impose a military embargo on Israel until it fully complies with its obligations under international law. We recognise that the rights guaranteed to refugees by the Universal Declaration of Human Rights must be upheld for Palestinians as well.
In these times of international crisis, we must stand for justice, peace, freedom, and equal rights for all, regardless of identity or creed. We may be staying at home, but our ethical responsibility shouldn’t.