Cet article fait partie du dossier La solidarité internationale

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Texte de référence à venir…

Pour la levée de l’embargo contre le Venezuela

Donald Trump mène la guerre au Vénézuéla en pleine pandémie mondiale. Sanctions illégales, embargo y compris sur les médicaments et le matériel médical, tentatives désespérées d'assassiner Nicolas Maduro, violation du territoire maritime vénézuélien... tout est tenté pour provoquer un affrontement militaire. Des intellectuels, élus et militants américains dénoncent cette guerre hypocrite et appellent à a solidarité internationale.

Cette lettre ouverte a été publiée le 13 avril 2020 sous le titre "Open Letter to Condemn Trump Admin’s Hypocritical Indictment on Drug Charges of Venezuelan President Nicolas Maduro, High-Ranking Officials" / "Lettre ouverte pour condamner les hypocrites accusations de trafic de drogue contre le Président vénézuélien Nicolas Maduro proférées par l'administration de Donald Trump".

Les signataires exigent des États-Unis qu’ils lèvent les sanctions de manière à ce que le Vénézuela puisse acheter des médicaments vitaux et du matériel médical pour lutter contre la pandémie du coronavirus qui menace la planète toute entière.

Nous, organisations signataires et citoyens éminents, condamnons les fausses accusations du gouvernement américain à l’encontre du Président de la République bolivarienne du Vénézuela et de plusieurs hauts responsables au prétexte de leur implication supposée dans le trafic de drogue international.

Le Vénézuela n’a jamais été impliqué dans un trafic de drogue entre la Colombie et les États-Unis, a déclaré l’ancien directeur exécutif du Bureau des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime (ODCCP)*.

Le gouvernement des États-Unis offre une récompense de 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait d’appréhender le Président vénézuelien Nicolas Maduro. Sont également offertes des récompenses de 10 millions de dollars pour le Président de l’Assemblée Nationale Constituante, Diosdado Cabello, ainsi que pour les généraux à la retraite Hugo Carvajal and Clive Alcala, le Ministre de l’Industrie et de la Production Nationale, Tareck El Aissami, et d’autres Vénézueliens.

Le gouvernement américain accuse ces hauts responsables d’avoir pris part à une conspiration de type narco-terrorisme aux côtés des FARC de Colombie dans le but d’“inonder les États-Unis de cocaïne”.

Les États-Unis ont refusé de reconnaître l’élection démocratique du Président vénézuelien Nicolas Maduro et ont cherché à lui substituer un candidat plus à leur goût – en ce moment, Juan Guaido. En fait, les États-Unis ordonnent ni plus ni moins l’arrestation des leaders politiques qui ne leur conviennent pas en mettant leur tête à prix.

Cette décision des États-Unis constitue un pas de plus dans les mesures coercitives imposées à un pays souverain, mesures qui incluent des sanctions allant jusqu’au blocus, lequel a coûté 40 000 vies et une perte de 116 milliards de dollars sur une période d’à peine plus d’un an.

C’est un fait largement documenté que deux alliés de longue date des États-Unis en Amérique Latine, à savoir les gouvernements de Colombie et du Honduras, ont été lourdement impliqués dans le trafic de drogue. Le dernier dirigeant latino-américain à avoir été accusé de trafic de drogue par les États-Unis est le Panaméen Manuel Noriega (qui avait la main sur un trafic de drogue avec la CIA),

Les États-Unis ont ensuite envahi son pays avant de l’incarcérer à Miami.

Preuves de l’implication du Vénézuela dans le narco-trafic

Le Bureau de Washington pour l’Amérique Latine (WOLA), hostile au gouvernement vénézuélien, estime que “les données de CCDB [U.S. interagency Consolidated Counterdrug Database] ne justifient que dans une mesure limitée les dires de ceux qui arguent de l’existence d’un ‘narco-état’ pour expliquer le crime organisé au Vénézuela aujourd’hui et pour s’opposer aux efforts pour négocier la mise en place d’une gouvernance démocratique au Vénézuela. Comme indiqué, les autorités américaines estiment que 93 pourcents de la cocaïne destinée au marché américain sont acheminés via la partie occidentale des Antilles et le long des côtes d’Amérique centrale, et non par la côte vénézuelienne.”

D’après l’étude du WOLA, les éléments rassemblés par le gouvernement américain suggèrent que malgré ces objections, le Vénézuela n’est pas un des principaux pays de transit pour la cocaïne à destination des États-Unis. Le Département d’État rapporte qu’en 2018, il est passé six fois plus de cocaïne par le Guatemala que par le Vénézuela. Environ 90 pourcents de toute la cocaïne à destination des États-Unis transite par la partie occidentale des Antilles et le long des côtes d’Amérique centrale, et non par les eaux bordant la côte vénézuelienne.

Le Département de la Justice n’a présenté aucune preuve étayant leur accusation de trafic de drogue. Le dossier présenté par Washington semble motivé par des raisons politiques. Dans le sillage de plus de six années de sanctions américaines et après plus d’un an de tentatives de coups d’état avortées, le soutien de la majorité du peuple vénézuelien pour leur gouvernement démocratiquement élu reste inébranlé.

Nous, les signataires, exigeons du gouvernement américain qu’il

– abandonne les accusations non fondées contre le Président Maduro et les autres accusés.

– lève les sanctions pour que le Vénézuela puisse acheter des médicaments vitaux et du matériel médical pour combattre la pandémie de coronavirus qui menace la planète toute entière.

_ rétablisse des relations normales avec le Vénézuela fondées sur la paix et le respect de la souveraineté nationale.

Sincèrement, 

John Pilger, Noam Chomsky, Medea Benjamin, Ray McGovern, Susan Sarandon, et 3000 autres organisations et citoyens.

*ndrl : Pino Arlacchi, directeur exécutif de l’ODCCP de 1997 à 2002


To lift the sanctions against Venezuela

The signatories demand the U.S. to lift the sanctions so that Venezuela can purchase life-giving medicines and medical equipment to fight the coronavirus pandemic that is threatening the entire world.

We, the undersigned organizations and prominent individuals condemn the false claims of criminal charges by the U.S. government against the President of the Bolivarian Republic of Venezuela and other high-ranking officials with the pretext of their alleged involvement in international drug trafficking.

Venezuela Never Involved in US-Colombia Drug Circuit: Ex-UN Anti-Drugs Chief

The U.S. government is offering a US$15 million bounty for information that would lead to the arrest of Venezuelan President Maduro. Bounties of US$10 million are offered for the National Constituent Assembly President Diosdado Cabello, retired generals Hugo Carvajal and Clive Alcala, Minister for Industry and National Production Tareck El Aissami, and other Venezuelans. The US government indictments accuse the Venezuelan officials of participating in a “narco-terrorism conspiracy” with the Colombian guerrilla group FARC to “flood the United States with cocaine.”

The U.S. has refused to recognize the democratically elected Venezuelan President Maduro and has been seeking to install one to its liking, currently Juan Guaido. What the US is doing is ordering the arrest of world leaders it does not approve of, putting a bounty on their heads.

This decision of the US constitutes a further escalation in coercive measures against a sovereign country, which has included sanctions so extreme as to create a blockade, costing Venezuela 40,000 lives in a period of just over a year and US$116 billion in lost revenue.

It is well-documented that two close and long-time U.S. allies in Latin America, the governments of Colombia and Honduras, have been heavily involved in narco-trafficking. The last Latin American leader the U.S. charged with drug trafficking was Panama’s Manuel Noriega (who was running drugs with the CIA). The U.S. then invaded his country and later imprisoned him in Miami.

Actual evidence of Venezuela involvement in drug trafficking

The Washington Office on Latin America (WOLA), which is unfriendly to the Venezuelan government, finds: “CCDB [U.S. interagency Consolidated Counterdrug Database] data does not justify many of the claims made by those who advance the ‘narcostate’ narrative to describe organized crime in Venezuela today and to argue against efforts to achieve a negotiated path to democratic governance in Venezuela. As noted, U.S. authorities estimate that 93 percent of U.S.-bound cocaine is trafficked through Western Caribbean and Eastern Pacific routes, not through Venezuela’s Eastern Caribbean coast.”

The WOLA study found that the U.S. government data suggests that, despite these challenges, Venezuela is not a primary transit country for U.S.-bound cocaine. The State Department reports that over six times as much cocaine passed through Guatemala in 2018 than through Venezuela. Around 90 percent of all U.S.-bound cocaine is trafficked through the western Caribbean and eastern Pacific routes⁠, not through Venezuela’s eastern Caribbean seas.

The US Department of Justice has not presented evidence to substantiate their narco-trafficking indictment. Washington’s case looks politically motivated. In the wake of over six years of US sanctions and over a year of failed attempted coups, the majority support of the Venezuelan people for their democratically elected government has not been shaken.

We, the undersigned, demand that the U.S. government:

– Drop the groundless indictments against President Maduro and others.

– Lift the sanctions so that Venezuela can purchase life-giving medicines and medical equipment to fight the coronavirus pandemic that is threatening the entire world.

– Restore normal relations with Venezuela based on peace and respect for national sovereignty.

Sincerely,
 
John Pilger, Noam Chomsky, Medea Benjamin, Ray McGovern, Susan Sarandon, and 3000 other organizations and individuals.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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