Mais pour Jean-Luc Mélenchon la toile de fond, structurante, est constituée par la crise d’hégémonie des États-Unis, qui les amène à tenter de reconstituer un bloc agressif face à la Chine, la crise écologique, et la crise d’un capitalisme non seulement incapable de régler les catastrophes qu’il engendre, mais en tirant de nouveaux profits. Cette configuration dangereuse appelle une action internationale strictement indépendante mettant les moyens de la puissance aux services d’objectifs d’intérêt général humain. Son économie, sa souveraineté militaire, son réseau diplomatique, sa géographie et, surtout, son rayonnement scientifique et culturel font de la France une puissance mondiale. Elle peut bien plus que ne le disent ceux qui la minorent pour mieux l’aligner. Forte de cette puissance, en sortant du carcan atlantiste et occidentaliste la France ne se retrouvera pas seule, mais non alignée. La rupture avec la condescendance du « camp occidental » accroîtra la portée de ses messages. Dans les espaces stratégiques (francophonie, pays émergents, Afrique, ONU etc.), elle pourra pousser à des coopérations d’intérêt général humain répondant à la crise écologique, proposant des alternatives au néolibéralisme etc.
Fort de cette vision stratégique, le candidat de l’Union Populaire à l’élection présidentielle entend placer les enjeux internationaux au cœur de la campagne. Ce qu’il a fait en donnant le 9 décembre une conférence-échange géopolitique de deux heures. Après avoir dans un premier temps présenté son analyse de l’état des relations internationales, et ses principales propositions, il a dans un second temps répondu aux questions de quatre étudiant(e)s spécialisé(e)s en relations internationales.