Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

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Une nouvelle Constitution ? Les Chiliens vont décider, la NUPES soutient le processus

L’Assemblée constituante a rendu son texte final au président Gabriel Boric. Le 4 septembre prochain, le Chili devra décider par référendum s’il veut ou non d’une nouvelle Constitution, et ainsi tourner la page du texte en vigueur aujourd’hui, héritage de la dictature du général Pinochet. Des députés de la NUPES ont reçu et auditionné à l’Assemblée nationale Manuela Royo, membre de la convention constituante chilienne.

De gauche à droite, les député.e.s Danielle Simonet, Raquel Garrido, Alexis Corbière, Nadège Abomangoli, Pascale Martin et Ersilia Soudais, avec Manuela Royo, membre de l’Assemblée constituante chilienne.
C’est un héritage dont le Chili va, semble-t-il, se débarrasser pour de bon. L’actuelle Constitution du Chili a la quarantaine passée. Entrée en vigueur en 1981, elle a été rédigée par le régime dictatorial du général Augusto Pinochet, né du coup d’Etat de 1973 contre le président socialiste Salvador Allende. Berceau du néolibéralisme sauvage sous ce régime, le Chili souhaite désormais se débarrasser d’un texte qui ne lui confère que peu de droits et à l’héritage autoritaire évident. Il n’en a en tout cas jamais été aussi proche.

Tout commence en octobre 2019, quand des lycéens protestent par milliers dans les rues de Santiago, la capitale du pays, contre la hausse des tarifs du transport public. Une étincelle qui embrase le Chili des mois durant, dans une explosion sociale dirigée contre un néolibéralisme chilien exacerbé, porté par le président d’alors, Sebastián Piñera. Les manifestations sont massives, le pouvoir en place vacille. Sous la pression, l’une des principales revendications des manifestations est concédée par le gouvernement : la convocation d’un référendum pour la mise en place d’une Assemblée constituante, chargée de rédiger une nouvelle Constitution et de changer ainsi les règles du jeu dans le pays. Le référendum a lieu un an après le début des manifestations, en octobre 2020, et le Chili vote massivement en faveur de la constituante, à près de 79% des suffrages « pour ».
En mai 2021, les Chiliens votent de nouveau pour élire les membres de cette assemblée, et donnent une majorité aux coalitions de gauche populaire qui se sont présentées. Manuela Royo fait partie de celles et ceux qui ont été élus à l’issue de ce processus, et qui ont depuis participé à la rédaction d’un nouveau texte constitutionnel.


Auditionnée à l’Assemblée nationale ce mercredi, elle a été reçue en France par des députés de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES), à l’initiative notamment de Raquel Garrido, néodéputée de la NUPES-LFI, elle-même née au Chili du temps de la dictature. « Nous l’écouterons attentivement », a déclaré la députée insoumise dans un tweet.

Sa venue s’effectue dans le cadre d’une tournée européenne pour promouvoir l’approbation (Apruebo) du nouveau texte constitutionnel le 4 septembre prochain, dont la version finale a été remise au président Gabriel Boric le 4 juillet dernier. « Il a fallu beaucoup de vies sacrifiées pour pouvoir discuter d’une constitution issue d’un débat démocratique », a déclaré le président de centre-gauche. Élu par la force du mouvement social et en rejet du système politique traditionnel, il ajoute : « Une nouvelle fois le peuple aura le dernier mot sur son destin. Nous démarrons une nouvelle étape ».

Engagé de longue date au cœur des mouvements progressistes dans le sous-continent américain, Jean-Luc Mélenchon, qui y est actuellement en tournée, précise dans sa dernière note de blog que la victoire de Gabriel Boric au Chili a été « remarquable à plus d’un titre », avant d’ajouter qu’elle « complète un processus de révolution citoyenne très avancé où le mouvement populaire a déjà gagné la convocation d’une assemblée constituante ». « Les sociétés latinos préfigurent les nôtres », rappelle-t-il dans cette même note. Au regard des résultats électoraux récents de la NUPES, la France pourrait peut-être bien être la première à entamer un processus constituant sur le Vieux continent, dans un futur plus si lointain que cela.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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