Le GIEC alerte pour la 6ème fois en 30 ans. Cette fois, le pré-rapport est bien plus alarmiste que le précédent. Cette compilation de données scientifiques nous éclaire sur les conséquences du réchauffement sur la nature et l’humanité.
Il avertit que l’humanité est sous la menace « d’impacts irréversibles » bien plus tôt que prévu. En effet, un réchauffement climatique durable supérieur au seuil de +1,5°C aurait déjà des « impacts irréversibles pour les systèmes humains et écologiques ».
Près de 2,5 milliards de personnes supplémentaires seront affectées par des risques climatiques majeurs d’ici 30 ans
Pour certaines espèces, il est peut être déjà trop tard. Ainsi, « même à +1,5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter » souligne le rapport. Les conditions de vie humaines sont également menacées. En bref, près de 2,5 milliards de personnes supplémentaires seront affectées par des risques climatiques majeurs d’ici 30 ans. Si la température augmente de +1,5°C, près d’1, 7 milliards d’individus seront exposés à de fortes chaleurs et 350 millions de citadins supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau. Pour finir, les coûts induits par les inondations, liées à la montée du niveau de la mer, pourraient être multipliés par 10 dans les 136 principales villes côtières.
Le rapport insiste aussi sur le danger de la superposition des catastrophes et les effets multiplicateurs d’autres activités humaines comme la déforestation. Enfin, les incertitudes autour des « points de bascule » de certains écosystèmes clés au fonctionnement du système climatique actuel sont réelles. Par exemple, la fonte des glaces de l’Antarctique pourrait atteindre un point de non-retour et entraîner une bascule plus précoce d’autres points clés.
Les scientifiques exhortent à agir car « la vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas. » Or, pour l’heure, « les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques ». En effet, les ambitions à court-terme des états sont en dehors des clous des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
Ce rapport de plus de 4000 pages doit être adopté en 2022. C’est un peu tard car les prochaines et cruciales réunions internationales sur le climat et la biodiversité auront lieu à la fin de l’année 2021. Mais il peut, et doit, servir de point d’appui à la bifurcation écologique, c’est à dire selon les scientifiques eux-mêmes la « transformation radicale » de nos façons de produire et de consommer. 2022 est définitivement la prochaine station avant le désert.