Cet article fait partie du dossier La fin du libéralisme

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Texte de référence à venir…

Le Sri Lanka plonge doucement dans le chaos

Pénuries, émeutes, démission du gouvernement et défaut de paiement. Les difficultés se succèdent au Sri Lanka, pris à la gorge par l’explosion du coût de la vie. Face à un pouvoir d’achat en berne, les manifestations se multiplient depuis des semaines sur l’île de l’Océan indien.

La nouvelle est tombée ce matin : le Sri Lanka se déclare en défaut de paiement. Le pays est dans l’incapacité de rembourser ses 51 milliards de dollars de dette extérieure. La conséquence directe de l’inflation galopante qui touche l’économie de l’île. Face à l’incapacité de se financer, le pays est dans l’attente d’un renflouement du Fonds monétaire international via un programme de redressement dédié. Cette annonce est une étape supplémentaire dans les difficultés que traverse le Sri Lanka depuis plusieurs mois. Le pays avait ainsi déjà perdu son accès au marché de devises étrangères l’année dernières, les agences de notation classant le pays parmi les emprunteurs à risque.

Ce défaut de paiement vient s’ajouter aux nombreuses pénuries de nourriture, de carburant et désormais de médicaments qui touchent l’entièreté de l’île de l’Océan indien. Alors que le Sri Lanka vit sa pire récession depuis l’indépendance, en 1948, la population est plongée dans la misère avec un pouvoir d’achat incapable de suivre la progression rapide de l’inflation. Les moyens manquent dans un territoire où le PIB par habitant ne dépassait pas 306 dollars par mois en 2020, un chiffre qui cache les immenses disparités au sein de la population et qui doit être revu à la baisse au vu de l’évolution de ces deux dernières années.

L’alimentaire a ainsi connu en mars une hausse des tarifs de 30 %. C’est que le pays insulaire est contraint, sur beaucoup de produits, à l’importation et donc qu’il n’a que peu de prise sur les prix. La guerre en Ukraine et la hausse des cours de matières premières qu’elle a entraîné n’a rien arrangé. Le pétrole, duquel dépend une grande partie de la population pour les déplacements mais également pour l’électricité, est de moins en moins disponible, provoquant par endroit des décès liés aux bagarres et malaises dans les queues pour s’approvisionner.

Par ailleurs, la démission collective du gouvernement, et les défections progressives des parlementaires acquis au pouvoir en place ont émaillé l’actualité la semaine dernière. Un homme concentre le cœur des critiques et est régulièrement pointé du doigt : le président Gotabaya Rajapaksa. Il est accusé d’appliquer une politique inadaptée, incapable de répondre aux besoins de la population et qui, plus inquiétant encore, augmente la dépendance de l’économie de l’île vis-à-vis d’acteurs étrangers. Ainsi, l’Inde et la Chine ont accordé ces dernières semaines des sommes d’argent supplémentaire au lieu de convenir d’un allègement de la dette.

La population ne reste pas indifférente à cette situation et les manifestations rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes ont régulièrement lieu, comme la semaine dernière à Colombo. Le président a ainsi réussi à faire consensus contre lui avec des organisations syndicales et religieuse unies contre sa politique jugée trop libérale avec notamment des baisses de charges pour les entreprises à un moment où les finances de l’État n’étaient pas les meilleures. Des émeutes et des pillages ont également marqué ces dernières semaines, malgré les appels au calme lancés par la classe politique. L’ONU, de son côté, affirme suivre de près l’évolution de la situation.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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