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Le roi est assis

Nous publions ici la dernière note de blog de Jean-Luc Mélenchon, écrite au lendemain de la cérémonie d'investiture du nouveau président de la Colombie : Gustavo Petro. Vous trouverez la traduction en espagnol du texte, en deuxième partie d’article. Publicamos aquí la última entrada del blog de Jean-Luc Mélenchon, escrita al día siguiente de la ceremonia de investidura del nuevo presidente de Colombia: Gustavo Petro. Encontrará la traducción al español del texto en la segunda parte del artículo.

Mes vacances sont finies. Je reprends mardi aux AMFIS d’été du mouvement insoumis. Avant de retrouver le fil de ce qui sera mon ordinaire, je vous adresse ce dernier post rédigé au lendemain de la cérémonie d’investiture de Gustavo Petro le nouveau président de la Colombie. Puisse-t-il vous inspirer la très noble envie de ne jamais baisser les bras devant les rois du moment.

Ce huit août, l’Histoire en Colombie se racontait comme une nouvelle de Garcia Marquez à propos de Simon Bolivar.

Outch ! Me voilà tombé dans le panneau. Pour parler d’Amérique latine, il faut éviter le ton lyrique qui conforte l’Européen dans ses préjugés sarcastiques à ce sujet. Ses ricanements se croient toujours innocents. Mais quand cessent-ils pourtant d’exprimer un sentiment condescendant face aux peuples folkloriques? Dans une nouvelle de Garcia Marquez, dont la pièce de théâtre se jouait à Santa Marta cette semaine dans l’État de Magdalena, on moque cet état d’esprit : « Pour les Européens, l’Amérique latine est un homme à moustache avec une guitare et un revolver. Ils ne comprennent pas le problème ». Ça ne s’est pas amélioré depuis et sans doute même le contraire. En Europe, le mépris médiatique total pour l’évènement colombien de ce huit août parle assez fort sur ce sujet. Mais ce silence vaut mieux souvent que leurs habituelles et méprisables leçons de bonne conduite.

Ce dimanche-là, le nouveau président élu, Gustavo Petro, entre dans son mandat présidentiel sur la place centrale de Bogota. La place Simon Bolivar. Des dizaines de milliers de gens se trouvaient rassemblés, soigneusement répartis entre la tribune officielle et le parterre où les ambassadeurs et les invités étrangers avaient aussi chacun leur espace. Le soleil implacable coulait sans relâche sur toute chose, les laissant suffoquées et gluantes. C’est le moment où l’on cuit debout. On attendit beaucoup. Longtemps. Puis encore entre chaque phase de la cérémonie. Mais pourquoi se plaindre ? Ce moment-là est unique. Pour la première fois depuis un siècle, la gauche prend la présidence du pays. Le public est alors bon enfant. C’est-à-dire tellement partie prenante ! Ici, chacun sait ce qu’il vit à cet instant. Le voici donc applaudissant, criant et même huant parfois, comme un public jouant le rôle du public pour chaque scène jouée sur cette grande scène de la place centrale. Du coup, ces bruyants émois surlignaient la densité narrative de la cérémonie. Sans cela, l’épisode n’aurait été qu’une image sans perspective ni couleurs. Et on ne se serait rappelé de rien pour le raconter. Ne serait resté que le blanc aveuglant du soleil épuisant tout.

Il y a eu d’abord un bon début quand Iván Duque, le président sortant, a quitté le palais présidentiel. Il venait juste de faire la passation de pouvoir officielle avec Gustavo Petro, le nouveau président. On l’a vu descendre les escaliers avec une nonchalance surjouée, peut-être seulement soucieux de se tenir droit pour être bien vu sur les photos. Il descend, plutôt lent, une marche après l’autre, flanqué d’un cortège de faces de pierre, vêtues de noir, portant lunettes noires et chaussures noires. Comme dans les films aux funérailles d’un parrain. Mais ici le parrain des parrains était resté chez lui ce jour où son royaume institutionnel s’achevait en public. Adieu la marionnette Iván Duque ! Adieu le marionnettiste Álvaro Uribe, seigneur de la guerre, père de tous les paramilitaires narco trafiquants, ami des gringos qui campent partout comme chez eux en Colombie. Oui, adieu Álvaro Uribe, reçu en grande pompe dans toute l’Europe réactionnaire jusqu’au Parlement européen en 2004 où, cependant, les députés nauséeux quittèrent la salle quand il y entra pour le laisser finalement parler seul devant plus de six cents sièges vides.

Iván Duque retint son souffle quand il arriva dans la rue à portée des regards du peuple qui s’y trouvait. Il redressa la tête pour adopter la posture de celui qui commande aux autres. En vain. La vague des cris le frappa au visage : « assessino ! assessino ! ». Des poings fermés, des bouches rageuses, des yeux noirs de rage. « Assessino ! ». Mémoire des camarades assassinés jusque dans les dernières semaines de sa présidence. Enfants, parents, voisins, retrouvés pieds et poings liés atrocement mutilés. « Assessino ! ».

Sur la place, la foule commente aussi ce qu’elle voit à mesure qu’on lui dit qui est là. Cris et huées quand est citée la représentante des USA, présidente de l’USAID ! « Hoooou ! hooooou ! » Et voilà qu’on appelle Guillermo Lasso le président de l’Équateur, « hooooou ! hooooou » de nouveau. Et aussitôt se chante le nom de l’ancien président équatorien exilé et couvert de fausses inculpations soi-disant judiciaires : « Correa ! Correa ! ». Heureusement il n’y avait aucun officiel français ! Il aurait été hué de bon cœur j’en suis certain. Car les gens savent que Macron a reçu en grand tralala Iván Duque. Comme il reçoit la plupart des gens de cette sorte, avec cet air complice et taquin avec lequel il laisser croire, dans une seule grimace qu’il y est contraint, tout en éprouvant beaucoup de bons sentiments pour son hôte. Si glauque !

Mais comme cette liste d’officiels présents était longue sous un tel soleil ! Et voilà encore une pause trop longue. Que se passe-t-il ? Dix minutes interminables de silence des haut-parleurs. Et soudain, musique militaire et cris. Une garde d’honneur militaire avance à pas lents sur l’estrade. Applaudissement dense comme une pluie battante ! Et voilà la chanson qui monte de partout. Soudain, le slogan des années de la guérilla du M19. Le cœur des vieux militants chavire, leurs yeux explosent en larmes et sanglots refoulés pendant tant d’années. « Alerta ! Alerta ! Alerta que camina la espada de Bolívar por América latina ! (« Alerte ! alerte ! alerte, voici l’épée de Bolivar qui s’avance en Amérique latine »). La consigne vole d’un bout de la place à l’autre, d’un carré à l’autre. Comme un battement de tambour. L’escorte des quatre hommes de la garde présidentielle militaire ralentit. Au centre de ses rangs, l’épée de Bolivar. Oui, l’épée de Bolivar ! C’est elle qu’on attendait. Et tant qu’elle ne serait pas là, tout serait bloqué. « On ira la chercher s’il le faut » disait-on ici et là dans la foule après que Gustavo Petro ait appelé sa présence !

Car Gustavo Petro avait ordonné que l’épée soit là pour la cérémonie. Iván Duque ne voulait rien savoir. Il interdisait. On raconte qu’il s’est mis en travers du chemin pour empêcher la saisie. Petro savait que Duque refusait. Mais de l’instant où il a pris possession du mandat, son premier ordre n’était plus discutable. Il déclare à pleins poumons : « qu’on amène l’épée de Bolivar ». Les militaires ont obéi. Mais Duque s’est obstiné. Palabres, cris et chuchotements. Résistance. Et maintenant Petro qui appelle l’épée depuis la tribune officielle. Les militaires n’aiment pas du tout cette situation. « Mais vous n’êtes plus le président ! » jette l’officier chargé de la corvée en regardant Duque dans les yeux. « Le nouveau président vient de donner l’ordre ! Nous lui obéissons ». Iván Duque doit céder. Imaginez qu’il faille l’arrêter pour séquestration de l’épée ! Impossible. Il lâche prise. Dans la guerre des symboles, la normalité vient toujours après la tempête et il faut savoir aussi l’affronter. Mais Duque reste les bras ballants. A la fin, vraiment, qu’est-ce que tout ça voulait bien dire pour lui ? Duque n’a jamais eu l’âme d’un héros pour quoi que ce ne soit ni même pour sa propre cause ! Ouf ! Les militaires peuvent respirer. Ils prennent possession de l’épée. Le convoi peut démarrer. Nombreux et ferme. Il va tout droit sur la place. Là-bas l’escorte d’honneur attend. Elle va accompagner l’épée sur la tribune. C’est vrai, l’épée chemine depuis quelque temps déjà. L’histoire de la Colombie fait un pli et les bords du temps se joignent. Tout pour cet épisode vient de si loin !

Si loin.

Mais de plus près aussi.

En 1974 naissait le mouvement de guérilla M19. Le président Gustavo Petro en fut membre. Et ce jour-là, dimanche 17 janvier, le premier coup d’éclat du M19 fut de s’emparer de l’épée de Bolivar. « Bolivar n’est pas mort ! » proclamait l’adresse du tout nouveau M19 au peuple colombien : « Son épée rompt les limites du musée et se lance aux combats du présent ! Elle passe dans nos mains Elle vise maintenant les exploiteurs du peuple ! » Cet enlèvement de l’épée fut un coup terrible contre l’autorité de l’État colombien et toutes ses institutions. Aussitôt, des centaines de personnes ont voulu militer avec une guérilla aussi audacieuse et sachant si bien parler la langue de l’imaginaire.

L’épée devint le symbole du groupe politique révolutionnaire. Le M19 apposait son image sur toutes ses murales, ses drapeaux et ses verbeux communiqués. L’objet volé lui-même resta caché des années durant. Mais où ? Peu importait. Cela ne faisait que rajouter à la légende. Un ordre des « gardiens de l’épée de Bolivar » fut même créé en 1987, bicentenaire de la naissance de Simon Bolivar.

Et puis tout a changé.

Deux ans plus tard, la guérilla du M19 faisait le choix de déposer les armes et d’entrer dans un processus pacifique et démocratique. Un évènement considérable, un tournant majeur. L’accord fut signé avec le président Virgilio Barco. Il prévoyait très officiellement et très spectaculairement la restitution de l’épée. Les dirigeants du M19 signèrent l’accord. Pourtant nombre d’entre eux n’avaient aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. On voit une vidéo où Gustavo Petro, jeune homme décidé, moustache et casquette enfoncée jusqu’aux yeux, déclare que l’épée n’a jamais quitté le pays. En tous cas, ce retour de l’épée était même la condition pour ouvrir le processus constituant prévu dans l’accord de paix. Il se raconte qu’elle fut ramenée de Cuba en passant par le Venezuela. Elle réapparut à temps pour honorer la signature de l’accord de paix. Et la nouvelle Constitution a bien été adoptée en 1991.

Mais maintenant qu’elle était revenue, que fallait-il en faire ? Où la ranger ? Pour les bons bourgeois, une valeur se signale par son prix. Plus grand est le prix, plus grosse est la caisse où déposer la chose. On plaça donc l’épée dans le plus grand de tous les coffres de Colombie : la banque centrale. Évidemment, comme pour bien souligner l’intention, une assurance eut aussitôt été souscrite. Manière de donner un prix aux choses qui n’en ont pas pour que force reste à la loi de l’argent. Une assurance… « en cas de perte ». Improbable mais rentable pour l’assureur. Puis on revint à plus respectueux. Certes pas question d’annuler l’assurance. Mais l’épée fut déposée au palais présidentiel. Elle ne quittait pourtant pas le long chemin des symboles.

Car ce palais présidentiel s’appelle là-bas « la casa de los Nariños ». La maison de la famille Nariño. C’est le nom d’un grand homme de l’indépendance colombienne, Francisco Nariño. Un très grand. Condamné en son temps à douze ans de prison pour avoir traduit en espagnol la Déclaration des droits de l’homme. Un texte depuis lors peint, en français, sur le mur de sa maison au village.

En 1996, je croise le M19. Il a déjà perdu plusieurs centaines de militants sortis de la clandestinité et assassinés par les paramilitaires. On dit qu’il en mourut 3 500. Mais la ligne fut maintenue de tourner la page de la guerre de guérilla. Cette année-là, le M19 a demandé et obtenu son adhésion à l’Internationale Socialiste réunie au siège de l’ONU à New York. La délégation française était conduite par Lionel Jospin. J’y étais. J’ai voté pour l’adhésion du M19 comme tous les autres Français dont Michel Rocard.

Un nuage seulement sauverait la grande place de l’apoplexie qui menace tous ceux qui sont placés dans ce four. « Comme président de la Colombie, je demande à l’armée d’amener l’épée de Bolivar » a dit le président Petro. « C’est un ordre du mandataire du peuple ! Messieurs de la maison militaire amenez l’épée de Bolivar devant le peuple, devant le congrès et devant l’Etat ». La cérémonie est en apnée. Dans la foule on gronde. « S’ils ne l’amènent pas on va la chercher ! » dit-on ici et là.

Enfin, l’épée apparaît avec son escorte. Heureusement, l’uniforme de la garde d’honneur est rouge. Au moins, même de loin, on voit quelque chose. En fait, on ne la voit pas vraiment. Mais on sait qu’elle est là. La foule chante et crie le mot d’ordre : « alerta ! alerta ! ». Camarade la boucle est bouclée ! L’histoire de la Colombie révolutionnaire que nous avions réinvestie n’est pas seulement de retour, elle a triomphé et elle marche de nouveau devant nos files à l’heure où notre victoire est la décision du peuple souverain en Colombie.

Il y a quelques jours, la délégation des insoumis était dans le mausolée de Bolivar avec sa gerbe au triangle rouge. C’était là-bas, dans la ferme où il a lâché son dernier souffle, dans les bras d’un médecin français. On y est entré en chantant la « Marseillaise » et sorti avec « le chant du départ ». Et nous, les Français de la tradition des lumières libératrices et de la Révolution de 1789, dont les libertadors latinos ont été si souvent des acteurs directs, nous étions présents sur la place le jour du retour de l’épée de Bolivar aux côtés de Gustavo Petro.

Mais nos ennemis aussi.

Quand l’épée arrive, tout le monde se lève sur son passage. Tout le monde ? Presque.

D’abord c’est un cri : « le roi ! le roi ! Regardez le roi ! » La vague crie l’alerte toujours fort. Le Roi d’Espagne est resté assis. Jambes écartées dans une orgueilleuse désinvolture un peu surjouée. Le mépris se lit sur le visage de cet échalas pourtant sans consistance. Comparez ce que cette épée signifie, qui l’a tenue et cette sorte de néant ambulant, qui n’a jamais rien mérité par ses œuvres, ce roi postiche censé incarner l’Espagne. L’ultime descendant du Français Louis XIV poursuit son triste destin d’encombrant. Déjà le père de ce roi-là, Jean-Charles Bourbon et Bourbon, a été obligé, il y a peu, de s’enfuir d’Espagne pour échapper à la justice de son royaume. Car tout roi qu’il était, il volait et fut corrompu jusqu’à la moelle. Pour ne rien dire des autres membres de cette lamentable tribu de « borbon y borbon ». Ce roi Jean Charles en tout cas s’était rendu célèbre en Amérique du Sud pour avoir interrompu Chavez dans une réunion des pays du sous-continent où on avait dû inviter le monarque. C’était alors après déjeuner, c’est-à-dire après boire pour ce Bourbon qui tète fort. « Pourquoi tu ne te tais pas » avait lancé le roi Jean-Charles sans doute encore une fois bien aviné. « Pourquoi tu ne te lèves pas ?» devrait-on demander à son fils. « Le roi d’Espagne ne se lève pas devant l’épée de son vainqueur », marmonnent les réactionnaires ravis par cette audace méprisante. Car Bolivar a vaincu les Bourbons d’Espagne dans les cinq pays qu’il a libérés du colonisateur. Évidemment, pour Vox et l’extrême droite espagnole, le roi a bien fait. Vox sait que le Roi est un des leurs. Il n’épouse pas l’histoire de l’hispanité. Il est seulement la figure de proue de la réaction dans cette histoire. Le Roi est le roi. Il méprise ce qui ne vient ni ne tient de lui. Il n’incarne rien d’autre que la continuité d’une famille et du pouvoir violent qui l’a intronisé. Ici le marionnettiste de la restauration monarchique en Espagne est le dictateur fasciste Francisco Franco, allié d’Hitler et Mussolini maintenu au pouvoir 30 ans après la déroute des nazis. « Plutôt Franco que le retour de la République » avaient déjà conclu les amis de l’OTAN !

Le Roi a chaud. La sueur qui coule dans son dos lui donne l’impression d’être couvert de fourmis qui se baladent sur lui. Le roi a soif ! Et voilà qu’il lui faut supporter encore cette pantomime. La promenade de l’épée d’un personnage qui a défié ses ancêtres. Et cela sous le prétexte qu’il a fait naitre un monde nouveau. Celui des « hommes à moustaches avec une guitare et un revolver » comme dirait Garcia Marquez. Le roi ricane dans sa tête. Le roi reste assis. Tout le monde se lève mais pas lui. L’histoire, les peuples, la patiente et tenace bataille pour la liberté ? Rien de tout ça n’est acceptable pour lui. On ne se lève pas devant ses cauchemars. Il connait la musique. Et aussi les paroles ! À la fin des fins il faudrait aussi l’égalité. Et de cela il ne peut être question puisqu’il en est la négation de la couronne jusqu’au pied. D’ailleurs, sur la place, on a bien compris le message des fesses royales collées sur leur siège. On rage ici et là bruyamment. Pas besoin de traduire.

Le roi reste assis. Il ne fait rien. Mais, pour un roi censé être un personnage constitutionnel neutre et sans option politique, ne rien faire à cet instant, c’est déjà faire beaucoup. Car comme le dit une chroniqueuse espagnole : « ce qui est dorénavant inquiétant, c’est que le roi sort du cadre déjà depuis quelque temps et toujours du même côté ». Le côté de l’extrême droite. « Les rois sont des monstres » disait Saint-Just. Les monstres aussi retournent au nid. Alors le roi reste assis. Ses fesses sont son royaume. Mais le nid d’où jaillissent Garcia Marquez et Simon Bolivar reste le plus fécond. Écoutez la voix de Gustavo Petro le jour où le roi est resté assis devant le symbole de la liberté gagnée par la force de la lutte. « Ainsi s’achèvent cent ans de solitude de notre bien-aimé Gabriel García Márquez : «  (…) aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance. Je veux dire à tous les Colombiens qui m’écoutent sur cette Place Bolívar, dans les environs, dans toute la Colombie et à l’étranger, que notre seconde chance commence aujourd’hui. Nous l’avons méritée. Ils l’ont méritée. Leurs efforts en valaient la peine et en vaudront la peine. Il est temps de changer. Notre avenir n’est pas écrit. Nous possédons la plume et nous pouvons l’écrire ensemble, en paix et en union. Aujourd’hui commence la Colombie du possible. Nous sommes ici contre toute attente, contre une histoire qui disait que nous n’allions jamais gouverner, contre ceux de toujours, contre ceux qui ne voulaient pas lâcher le pouvoir. Mais nous avons réussi. Nous avons rendu possible l’impossible. » Ainsi soit-il !

El texto en español

EL REY ESTÁ SENTADO

Mis vacaciones han terminado. Reanudo el miércoles en los “Anfiteatros (Amphis) de Verano” del Movimiento Francia Insumisa. Antes de retomar el hilo de lo que será mi afán cotidiano, les envío este último post escrito en Colombia al día siguiente de la ceremonia de toma de posesión de Gustavo Petro, el nuevo presidente de Colombia. Que él os inspire con el noble deseo de no rendiros nunca frente a los reyes del momento.

Este ocho de agosto, la Historia, en Colombia, fue contada como un cuento de García Márquez evocando a Simón Bolívar.

¡Diantre! Heme aquí cayendo en la trampa. Para hablar de América Latina, debemos evitar el tono lírico que satisface al europeo en sus prejuicios sarcásticos sobre el tema. Sus burlas pretenden ser inocentes, pero, ¿cuándo es que dejan de expresar un sentimiento condescendiente ante los pueblos folclóricos? En un cuento de García Márquez, cuya obra se representó en Santa Marta esta semana, en el estado de Magdalena, se le hacen burlas a este estado de ánimo. « Para los europeos, América Latina es un hombre con bigote con una guitarra y un revólver. No entienden el problema ». Esta percepción no ha mejorado desde entonces y probablemente incluso todo lo contrario. En Europa, el total desprecio mediático por el evento colombiano de este ocho de agosto habla bastante alto sobre este tema. Pero este silencio es a menudo mejor que sus habituales y despreciables lecciones de buen comportamiento.

Ese domingo, el recién electo presidente, Gustavo Petro, inició su mandato presidencial en la plaza central de Bogotá, la Plaza Simón Bolívar. Decenas de miles de personas se reunieron, cuidadosamente divididas entre la galería oficial y el parterre donde embajadores e invitados extranjeros también tenían cada uno su propio espacio. El sol implacable ardía despiadadamente sobre todos, dejándolos sofocados y viscosos. Fue el momento en que nos freímos de pie. Esperamos mucho tiempo. Largamente. Luego, una y otra vez entre cada fase de la ceremonia. Pero, ¿por qué quejarse? Ese momento fue único. Por primera vez en un siglo, la izquierda asumía la presidencia del país. El público fue, por lo tanto, magnánimo. Es decir, ¡estaba tan implicado! Aquí todo el mundo sabía lo que cada cual estaba viviendo en ese momento. Así que allí estaban, aplaudiendo, gritando e incluso abucheando a veces, como un público que interpretaba el papel del público en la pieza que se jugaba en ese gran escenario de la plaza central. De repente, esas rumorosas emociones recalcaban la densidad narrativa de la ceremonia. De lo contrario, el episodio no habría sido más que una imagen sin perspectiva ni colores. Y no nos habríamos acordado de nada para contar después. Sólo habría quedado el blanco cegador de un sol aplastante.

Hubo un buen comienzo cuando Iván Duque, el presidente saliente, abandonó el palacio presidencial. Acababa de transferir oficialmente el poder a Gustavo Petro como nuevo presidente. Se le vio bajando las escaleras con una indiferencia exagerada, tal vez solo ansioso por ponerse de pie para ser bien visto en las fotos. Desciende, bastante lentamente, un escalón tras otro, flanqueado por una procesión de caras de piedra, vestido de negro, con gafas negras y zapatos negros. Como en las películas, en el funeral de un padrino. Pero aquí el padrino de los padrinos se había quedado en casa aquel día en que su reino institucional se acabó públicamente. ¡Adiós al títere Iván Duque! Adiós al titiritero Álvaro Uribe, caudillo, padre de todos los narcotraficantes paramilitares, amigo de los gringos que acampan por todas partes como en su casa en Colombia. Sí, despedida de Álvaro Uribe, recibido años antes con gran pompa en toda la Europa reaccionaria, y hasta en el Parlamento Europeo en 2004, donde a pesar de todo, los asqueados diputados abandonaron la sala cuando entró, para finalmente dejarlo hablar solo frente a más de seiscientos escaños vacíos.

Iván Duque contuvo la respiración cuando llegó a la calle al alcance de la mirada del gentío allí reunido. Enderezó la cabeza para adoptar la postura de quien manda a los demás. En vano. La ola de gritos lo golpeó en la cara: « ¡asesino! ¡asesino!”. Puños cerrados, bocas furiosas, ojos negros de rabia. « ¡Asesino! ». La memoria de los compañeros asesinados hasta las últimas semanas de su presidencia. Niños, padres, vecinos, encontrados pies y puños atados, insoportablemente mutilados. “¡Asesino!”

En la plaza, la multitud también comenta lo que ella ve, a medida que le anuncian quién está allí. ¡Gritos y abucheos cuando se cita al representante de los Estados Unidos, el presidente de USAID! « ¡Buuuuuu! ¡Buuuuuu!” Y ahora llamamos a Guillermo Lasso, el presidente de Ecuador « ¡Buuuuuu! ¡Buuuuuu! » otra vez. E inmediatamente se vitorea el nombre del expresidente ecuatoriano, exiliado y cubierto de falsas supuestas acusaciones judiciales: « ¡Correa! ¡Correa!”. ¡Afortunadamente no había allí funcionarios franceses! Habrían sido abucheados de todo corazón, estoy seguro. Porque la gente sabe que Macron recibió a Iván Duque con gran aparato. Tal como él recibe a la mayoría de la gente de este tipo, con ese aire cómplice y burlón con el que deja creer, con una sola mueca, que se ve obligado a hacerlo, ¡al tiempo que experimenta muy buenos sentimientos hacia su lúgubre huésped!

¡Pero cómo era de larga esta lista de funcionarios presentes bajo un tal sol! Y hubo otro descanso demasiado largo. ¿Qué pasa? Diez minutos de silencio interminable en los altavoces. Y de repente música militar y gritos. Una guardia militar de honor que avanza lentamente sobre el estrado. ¡Aplausos densos como una lluvia torrencial! Y aquí se oye la canción que sube por todos lados. De pronto, he aquí la consigna de los años de la guerrilla del M19. Los corazones de los viejos militantes zozobran, sus ojos explotan en lágrimas y sollozos reprimidos durante tantos años. « ¡Alerta! ¡Alerta! Alerta que camina, la espada de Bolívar, en América Latina!”. La consigna vuela de un extremo al otro de la plaza, de un cuadrado a otro. Como un golpe de tambor. La escolta de cuatro hombres de la guardia presidencial militar avanza más lentamente. En el centro de sus filas está la espada de Bolívar. ¡Sí, la espada de Bolívar! Eso es lo que hemos estado esperando. Y en tanto que ella no esté allí, todo estará bloqueado. « Iremos a buscarla, si tenemos que hacerlo », dijeron aquí y allá desde la multitud, después de que Gustavo Petro ordenara su presencia.

Pues Gustavo Petro había ordenado que la espada estuviera ahí para la ceremonia. Iván Duque no quería saber nada con eso. Lo prohibió. Se dice que se interpuso en el camino para impedir su nueva posesión. Petro sabía que Duque se negaría. Pero, desde el momento en que tomó posesión del mandato, su primera orden ya no era discutible. Declara a todo pulmón: « ¡que nos traigan la espada de Bolívar! ». Los militares obedecieron. Pero Duque persistió. Palabras, gritos y susurros. Resistencia. Y ahora, Petro reclamando la espada desde la tribuna oficial. A los militares no les gusta en absoluto esta situación. « ¡Pero ya no eres el presidente!” , espetó el oficial a cargo de la tarea, mirando a Duque a los ojos. « ¡El nuevo presidente acaba de dar la orden! Le obedecemos ». Iván Duque debió ceder. ¡Imaginad que hubiese sido necesario arrestarlo por secuestrar la espada! Imposible. Él deja hacer. En la guerra de los símbolos la normalidad siempre llega después de la tormenta y también hay que saber afrontarla. Pero Duque sigue balanceando los brazos. Al final, realmente, ¿qué significó todo esto para él? ¡Duque nunca tuvo el alma de un héroe para nada, ni incluso para su propia causa! ¡Qué alivio! Los militares pueden ya respirar. Toman posesión de la espada. El séquito puede arrancar. Numerosos y firmes. Van directo a la plaza. Allí espera la escolta de honor. Ella acompañará a la espada hasta la tribuna. Es cierto, la espada ha estado caminando desde hace algún tiempo. La historia de Colombia se pliega y los bordes del tiempo se unen. ¡Para este episodio, todo viene de tan lejos!

Tan lejos.

Pero de más cerca también.

En 1974 nació el movimiento guerrillero M19. El presidente Gustavo Petro fue miembro. Y ese día domingo 17 de enero, el primer golpe de brillantez del M19 fue apoderarse de la espada de Bolívar. « ¡Bolívar no está muerto! », proclamó el discurso del flamante M19 al pueblo colombiano « ¡Su espada rompe los límites del museo y se lanza a las batallas del presente! Pasa a nuestras manos ¡Ahora apunta a los explotadores del pueblo! “ Esta retirada de la espada fue un golpe terrible contra la autoridad del Estado colombiano y todas sus instituciones. Inmediatamente cientos de personas quisieron militar en una guerrillas tan atrevida y que sabe hablarle tan bien al imaginario de todos.

La espada se convirtió en el símbolo del grupo político revolucionario. El M19 colocó su imagen en todos sus murales, banderas y comunicados detallados. El objeto robado en sí, permaneció oculto durante años. Pero, ¿dónde? No importaba. Esto solo se sumó a la leyenda. Incluso se creó una Orden de los « Guardianes de la Espada de Bolívar » en 1987, bicentenario del nacimiento de Simón Bolívar.

Y entonces todo cambió.

Dos años más tarde la guerrilla del M19 optó por deponer las armas y entrar en un proceso pacífico y democrático. Fue un acontecimiento considerable, un punto de inflexión importante. El acuerdo fue firmado con el presidente Virgilio Barco. Se previó, muy oficial y espectacularmente, el regreso de la espada. Los líderes del M19 firmaron el acuerdo. Sin embargo, muchos de ellos no tenían idea de dónde estaba. Vimos un video donde Gustavo Petro, un joven decidido, bigote y gorra presionados contra los ojos, declara que la espada nunca ha salido del país. En cualquier caso, este retorno de la espada fue, incluso, la condición para abrir el proceso constituyente previsto en el acuerdo de paz. Se dice que fue traída de Cuba a través de Venezuela. En cualquier caso, se devolvió a tiempo para honrar la firma del acuerdo de paz. Y la nueva Constitución fue adoptada en 1991.

Pero, ahora que había regresado, ¿qué se debería hacer con ella? ¿Dónde guardarla? Para el buen burgués un valor se distingue por su precio. Cuanto mayor sea el precio, más grande será la urna donde depositar el objeto. Así que la espada se colocó en la más grande de todas las bóvedas de Colombia: el banco central. Obviamente, para subrayar la intención, el seguro se contrató de inmediato. Una forma de dar un precio a las cosas que no lo tienen para que la fuerza se quede en la ley del dinero. Un seguro… « en caso de pérdida »… Improbable pero rentable para la aseguradora. Luego volvimos a ser más respetuosos. Ciertamente no se trata de cancelar el seguro. Pero la espada fue puesta en el palacio presidencial. Sin embargo, no abandonó el largo camino de los símbolos.

Este palacio presidencial se llama « la casa de los Nariño », la casa de la familia Nariño. Es el nombre de un gran hombre de la independencia colombiana, Francisco Nariño. Un gran hombre, que fue condenado en su tiempo a doce años de prisión por haber traducido la Declaración de los Derechos Humanos al español. Un texto pintado desde entonces, en francés, en la pared de su casa en el pueblo.

En 1996 me crucé con el M19. Ya había perdido a varios cientos de militantes que habían salido de sus escondites y que fueron asesinados por paracaidistas militares. Se dice que murieron 3500. Pero se mantuvo la línea de terminar la guerra de guerrillas. Ese año, el M19 solicitó y obtuvo su membresía a la Internacional Socialista reunida en la sede de las Naciones Unidas en Nueva York. La delegación francesa estuvo encabezada por Lionel Jospin. Yo estaba allí. Voté a favor de la adhesión del M19 como todos los demás franceses, incluido Michel Rocard.

Una sola nube habría salvado a la gran plaza de la apoplejía que amenaza a todos los que se encuentran en ese horno. « Como presidente de Colombia, le pido al ejército que traiga la espada de Bolívar », dijo el presidente Petro. « ¡Esta es una orden del mandatario del pueblo! Señores de la casa militar, traigan la espada de Bolívar ante el pueblo, ante el congreso y ante el Estado ». La ceremonia está en suspensión. En la multitud, retumban. « ¡Si no la traen, iremos a buscarla! », dicen aquí y allá.

Por último, la espada aparece con su escolta. Afortunadamente el uniforme de la guardia de honor es rojo. Al menos, incluso desde la distancia, vemos algo. De hecho, realmente no lo vemos. Pero sabemos que está ahí. La multitud canta y grita el lema: « ¡Alerta! ¡Alerta!”. ¡Camarada, el círculo está cerrado! La historia de la Colombia revolucionaria que reinvertimos no sólo ha vuelto, ha triunfado y vuelve a marchar al frente de nuestras líneas en momentos en que nuestra victoria es decisión del pueblo soberano de Colombia.

Hace unos días la delegación de los Insumisos franceses se encontraba en el mausoleo de Bolívar con su corona con un triángulo rojo. Fue allí, en la granja, donde expiró, en los brazos de un médico francés. Entramos cantando la « Marsellesa » y salimos con « la Canción de la partida ». Y en nosotros, los franceses de la tradición de la ilustración liberadora y la Revolución de 1789, de la que los libertiadores latinos fueron tan a menudo actores directos, estuvimos presentes en la plaza, el día del regreso de la espada de Bolívar junto a Gustavo Petro.

Pero también lo son nuestros enemigos.

Cuando llega la espada cada uno se levanta en su camino. ¿Todos? Casi.

En primer lugar, es un grito: « ¡El rey! el rey! ¡Miren al rey!” La ola da la alerta en voz alta. El rey de España permaneció sentado. Piernas extendidas en una orgullosa y algo exagerada desvergüenza. El desprecio se puede leer en la cara de este mástil, aunque deleznable. Comparen lo que significa esta espada, quién la sostenía y esta especie de nada itinerante, que nunca mereció nada por sus obras, el rey de pacotilla que se suponía encarnaba a España. El último descendiente del francés Luis XIV continúa su triste destino de personaje insoportable. Ya el padre de este rey, Juan Carlos Borbón y Bourbon, se vio obligado, recientemente, a huir de España para escapar de la justicia de su reino. Por muy rey que fuera, robó y fue corrupto hasta la médula. Por no hablar de los demás miembros de esta lamentable tribu de « borbón y borbón ». Este rey Juan Carlos, en todo caso se había hecho famoso en Sudamérica por haber interrumpido a Chávez en una reunión de los países del subcontinente donde el monarca hubo de ser invitado. Fue después del almuerzo, es decir después de beber, para este Bourbon que chupa fuerte. « ¿Por qué no te callas?”, le había espetado el rey Juan Carlos, probablemente una vez más bastante ebrio. « ¿Por qué no te levantas? », debería uno preguntarle hoy a su hijo. « El Rey de España no se levanta ante la espada de su vencedor », murmuran los reaccionarios encantados con esta despectiva audacia. Porque Bolívar derrotó a los Borbones de España en los cinco países que liberó del colonizador. Obviamente para Vox y la extrema derecha española, al rey le fue bien. Vox sabe que el rey es uno de ellos. No representa la historia del hispanismo. Él es solo el mascarón de proa de la reacción en esta historia. El Rey es el Rey. Desprecia lo que no viene de él y lo que no se asemeja a él. No encarna nada más que la continuidad de una familia y el poder violento que lo entronizó. Aquí el titiritero de la restauración monárquica en España es el dictador fascista Francisco Franco, aliado de Hitler y Mussolini, que se mantuvo en el poder hasta 30 años después de la derrota de los nazis. ¡ »Mejor es Franco que el retorno a la República » habían ya concluido los amigos de la OTAN!

El Rey está acalorado. El sudor que fluye por su espalda lo hace sentir como si estuviera cubierto de hormigas caminando sobre él. ¡El rey tiene sed! Y ahora, todavía tiene que soportar esta pantomima. El paseo de la espada de un personaje que desafió a sus antepasados. Y esto, bajo el pretexto de que dio a luz a un nuevo mundo. El de los « hombres con bigotes con una guitarra y un revólver », como diría García Márquez. El rey se burla en su cabeza. El rey permanece sentado. Todos se levantan pero no él. ¿Historia, pueblos, la paciente y tenaz batalla por la libertad? Nada de esto es aceptable para él. No te levantas frente a tus pesadillas. Conoce la música. ¡Y también las letras! Al final del día también será necesaria la igualdad. Y de esto no cabe duda, ya que es la negación de la corona de la cabeza a los pies. Además, en la plaza entendimos el mensaje de las nalgas reales pegadas a su asiento. Nos enfurecemos aquí y allá en voz alta. No hay necesidad de traducir.

El rey permanece sentado. No hace nada. Pero para un rey que se supone que es una figura constitucional neutral y sin una opción política, no hacer nada en este momento ya es hacer mucho. Porque como dice un columnista español: « lo que ahora es preocupante es que el rey ya lleva tiempo fuera del marco y siempre del mismo lado ». El lado de la extrema derecha. « Los reyes son monstruos », dijo Saint Just. Los monstruos también regresan al nido. Entonces el rey se sienta. Sus nalgas son su reino. Pero el nido del que brotan García Márquez y Simón Bolívar sigue siendo el más fértil. Escuchad la voz de Gustavo Petro el día en que el rey se sentó frente al símbolo de la libertad ganada por la fuerza de la lucha. « Así termina Cien Años de Soledad de nuestro querido Gabriel García Márquez: « (…) las estirpes condenadas a cien años de soledad no tenían una segunda oportunidad sobre la tierra. Quiero decirles a todos los colombianos que me escuchan en esta Plaza Bolívar, en los alrededores, en toda Colombia y en el extranjero, que nuestra segunda oportunidad comienza hoy. Nos lo merecíamos. Se lo merecían. Sus esfuerzos valieron la pena y valdrán la pena. Es hora de un cambio. Nuestro futuro no está escrito. Somos dueños de la pluma y podemos escribirla juntos, en paz y en unión. Hoy comienza la Colombia de lo posible. Estamos aquí contra viento y marea, contra una historia que decía que nunca íbamos a gobernar, contra los de siempre, contra los que no querían renunciar al poder. Pero lo logramos. Hemos hecho posible lo imposible. »

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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