Cet article fait partie du dossier La solidarité internationale

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr

Texte de référence à venir…

La solidarité internationale n’est pas un mot vide

À l'approche des élections présidentielles au Brésil qui auront lieu le dimanche 2 octobre 2022, plusieurs personnalités politiques et intellectuelles dans le monde ont signé un appel à la tenue d'élections libres et au respect du résultat des urnes au Brésil. Parmi les personnes qui ont signé : le juge espagnol Baltasar Garzon, le linguiste américain Noam Chomsky et le leader politique français Jean-Luc Mélenchon.

Dans quelques semaines, le Brésil connaîtra son neuvième scrutin présidentiel depuis la fin de la dictature militaire et, pour la première fois depuis 1988, il y a un grand risque que le suffrage populaire ne soit pas entendu et respecté.

Depuis plusieurs années, le président Jair Bolsonaro prévoit de contester son éventuelle défaite en discréditant le système électoral brésilien. Il accuse les juges des tribunaux supérieurs d’être corrompus et partisans, prédit que les votes seront falsifiés, soupçonne les médias d’être au service du camp adverse. Inspiré par la stratégie de Donald Trump, le président brésilien mobilise ses partisans en se présentant comme une victime, persécuté par un establishment vendu à la gauche, et comme l’unique sauveur et rédempteur de la nation. Il diabolise ses adversaires et les désigne comme des ennemis. Ce faisant, il prépare les militants, pour beaucoup armés, à la violence politique et même à l’insurrection.

Cette dérive n’a rien d’étonnant chez un personnage ouvertement nostalgique de la dictature militaire et plein de mépris pour des institutions républicaines, le pluralisme politique et l’état de droit. Pourtant aujourd’hui c’est en tant que chef de l’exécutif et commandant en chef des forces armées qu’il prononce ces diatribes extrémistes, alors que quatre années de pouvoir ont radicalisé sa base militante. Nul coup d’État n’a jamais été autant annoncé. 

Aujourd’hui la démocratie au Brésil a besoin du soutien et de la vigilance du monde. Que la constitution et le suffrage populaire y soient respectées est notre responsabilité commune.

Le destin d’un pays de dimension continentale, avec une population de plus de 212 millions d’habitants, un patrimoine environnemental d’une importance cruciale pour l’avenir de la planète et un rôle majeur dans l’économie et la gouvernance mondiales, est une question dont les conséquences vont bien au-delà des frontières du Brésil. La force de la démocratie brésilienne et le respect de l’État de droit, des droits de l’homme, de l’environnement, des droits des peuples autochtones et d’autres groupes marginalisés sont des questions qui nous concernent tous et, en tant que telles, font l’objet de notre attention et de notre solidarité légitimes. La démocratie de cet immense pays est notre bien commun et nous ne pouvons rester simples spectateurs.

L’heure est venue de soulever un puissant mouvement de solidarité internationale en défense du processus démocratique au Brésil.

C’est la raison pour laquelle nous, intellectuelles et intellectuels, femmes et hommes politiques, artistes, militantes et militants, citoyennes et citoyens, appelons à exiger :

  • Que les élections présidentielles au Brésil se déroulent selon les termes de la Constitution ;
  • Que soit condamnée et combattue toute menace et toute violence à l’égard des candidats et de leurs partisans ;
  • Que les institutions républicaines soient maintenues dans leurs attributions et leurs décisions respectées ;
  • Que les forces armées ne s’immiscent ni dans le processus électoral, ni dans le décompte des résultats, ni dans la transmission du pouvoir.

La démocratie est un bien précieux et fragile, dont nous sommes toutes et tous garants. En cette année où le Brésil célèbre le bicentenaire de son indépendance, son défi historique reste celui de défendre un pays démocratique, pluriel et inclusif. La démocratie brésilienne est aussi la nôtre et la solidarité internationale ne doit pas être un mot vide.

Ont déjà signé

Baltazar Garzon – Judge, Spain

Danny Glover – Actor/Citizen, USA

Eric Fassin – Univeristy of Paris, 8, France

Estela de Carlotto – President, Grandmothers of the Plaza de Mayo

Eugenio Raul Zaffaroni – Ex-Minister of the Supreme Court of Argentina, 2003-2014, since 2015, Judge of the Inter-American Human Rights Court

Gerardo Pisarello – Joint Member of Parliament, First Secretary of the Congress of Deputies of Spain, Podemos, Spain

Guillaume Long – CAF Advisory Board, Ecuador, Former Foreign Minister

Idoia Villanueva – Member of the European Parliament, Podemos and International Secretary of Podemos, Spain

International Committee – Democratic Socialists of America

Ione Bellara – Minister for Social Rights, Podemos, Spain

Jean-Luc Mélenchon – Founder of the La France Insoumise Movement, France

Juan Carlos Monedero – Podemos, Spain

Noam Chomsky – University of Arizona, USA

Olivier Compagnon – Institute of Advanced Studies on Latin America, Sorbonne Nouvelle University, Paris, France

Pablo Iglesias – Podemos, Spain, Former Vice-President

Pierre Salama – Seine-Saint-Denis District Council Member

Rodolfo Nin – Ex-Vice President and Ex-Chancellor, Uruguay

Roger Water – Musician, singer-songwriter and composer, United Kingdom

Sílvia Capanema – University of Sorbonne, Paris North, France

William Bourdon – CAF Network, France

Pour voir la liste de tous les signataires, cliquez ici !

Dans le même dossier

La députée LFI-NUPES Ersilia Soudais a effectué en février 2024, un voyage au Maghreb et au Moyen-Orient, afin d’examiner les luttes spécifiques à chaque pays en matière de droit des femmes, et les priorités des acteurs qui luttent pour…

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.