Des activistes de Greenpeace se sont hissés le 9 juillet 2020 au sommet de la grue de Notre-Dame à Paris à 80 mètres du sol pour y déployer une bannière « Climat : aux actes !».
Emmanuel Macron doit sortir de l’hypocrisie et donner suite aux annonces formulées lors du dernier G7
— Greenpeace France (@greenpeacefr) July 20, 2020
➡️ Il faut bloquer le processus de négociation de l’accord UE-#Mercosur au niveau européen https://t.co/4BiIVMM061
Cette action vise à dénoncer l’inaction climatique d’Emmanuel Macron. Et il y a de quoi ! Le Haut Conseil pour le Climat avait publié la veille (le 8 juillet) un rapport intitulé : « Redresser le cap, relancer la transition ».
Selon ces experts, la situation est critique, et le gouvernement ne fait rien. Pire, quand il agit, c’est à rebours de l’urgence écologique. En bref, selon le rapport :
▪️ « Les actions climatiques de la France ne sont pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs qu’elle s’est donnés ».
▪️ Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 0,9% en 2019, mais cette réduction est « trop lente et insuffisante pour permettre d’atteindre les budgets carbone actuels et futurs ».
▪️ La baisse est similaire aux trois années précédentes.
▪️ 4 secteurs sont responsables de 86% des émissions de gaz à effet de serre : le transport (30%), seul secteur dont les émissions ont augmenté depuis 30 ans, puis l’agriculture, le bâtiment et l’industrie (entre 18% et 20% chacun).
▪️ La baisse temporaire des émissions de CO2 liée au confinement (-13 % entre janvier et mai) « reste marginale ».
▪️ Les auteurs du rapport regrettent que les plans de soutien du gouvernement aux secteurs automobile et aérien soient « sans conditionnalité ferme concernant leur évolution vers une trajectoire compatible avec les objectifs nationaux ».
En clair, selon eux :
« l’enjeu n’est pas d’intégrer le climat au cadre du plan de reprise, mais d’insérer le plan de reprise dans les limites du climat. »
A quand une vraie bifurcation écologique ?
La « macronie » n’est pas prête de passer aux actes face à l’urgence écologique. Préoccupée par son remaniement gouvernemental, elle laisse les entreprises stratégiques et indispensables à toute bifurcation mettre la clé sous la porte. Ainsi, apprenait-on le 10 juillet qu’Alstom compte se séparer d’une usine de fabrication de trains régionaux située dans le Bas-Rhin pour voir son projet de rachat de Bombardier accepté par Bruxelles. L’usine s’occupe de l’assemblage final des trains hybrides consommant 20% d’énergie en moins. Elle emploie 780 salariés pour environ 400 trains à fabriquer d’ici à 2024. Qu’à fait Macron ? Rien. Après la publication des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat, Macron et ses ministres ont également multiplié les « jokers » et les fins de non-recevoir. Le projet de loi censé les reprendre « sans filtre », comme promis par le Président, et annoncé pour l’automne, a été repoussé à janvier 2021. Vous avez dit urgence ? Pour finir, le Conseil de l’UE se solde par des échecs cuisants pour Macron. Des états radins ont tordu le bras à toute l’Europe. Macron souhaitait 500 milliards de subventions, c’est 390. Il promettait la fin des rabais sur les contributions des états-membres, ils sont augmentés pour les pays du Nord. 10 milliards de rabais annuels supplémentaires, dont 20% seront payés à la place des Pays-Bas, de l’Autriche et de la Suède par la France. Soit 2 milliards d’euros. Il promettait de préserver le budget de la PAC, les fonds dédiés à l’agriculture et à la transition juste sont sacrifiés.