Cet article fait partie du dossier La fin du libéralisme

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr 

Texte de référence à venir…

En Espagne, la révolution des CDI

En 5 mois, le nombre de contrats à durée indéterminée aura triplé. Le fruit d'une politique volontariste portée par le gouvernement espagnol pour lutter contre la précarisation dans le marché du travail.

Le marché du travail espagnol est en pleine ébullition. Pour la première fois depuis 2008 et le début de la crise financière, le nombre de personnes sans activité est passé sous le seuil des 3 millions de personnes. En un mois, ce sont près de 100 000 personnes qui ont su trouver un nouvel emploi. La droite dénonce un trompe-l’œil, les embauches étant plus fréquentes au mois de mai, particulièrement dans le secteur agricole. Pourtant les faits sont là, indéniables : près de la moitié des nouveaux contrats signés sont des contrats à durée indéterminée. Une réalité visible depuis le mois d’avril avec une explosion impressionnante du nombre de CDI. Les chiffres sont éloquents. Ces CDI représentaient près de 10 % des signatures de contrats auparavant avec 90 % de contrats à durée indéterminée, temporaires. Désormais, l’on signe presque autant de CDI que de contrats plus précaires.

Le coupable de cette révolution ? Une réforme du travail ambitieuse adoptée en décembre par les parlementaires espagnols de la majorité. Une réforme entrée en application il y a trois mois et qui vise à lutter contre la précarisation de certains salariés qui accumulent depuis des années des contrats courts. Certains employeurs pouvaient par exemple embaucher une personne de façon répétée les lundis avant que le contrat ne prenne fin les vendredis. Et ainsi de suite la semaine suivante pendant des mois. Des pratiques inhumaines désormais révolues. Si le nombre de CDI devrait mécaniquement se tasser au fur et à mesure des signatures, le gouvernement reste confiant dans la possibilité que cette poussée des contrats à durée indéterminée demeure à un seuil élevé. Désormais, ce sont 20 millions de personnes qui bénéficient d’un CDI, du jamais-vu.

Ce dynamisme est un bon indicateur pour le gouvernement qui espère une reprise de l’activité économique dans un pays durement touché par le Covid. Par ailleurs, en plus d’une législation plus resserrée contre les contrats précaires, il a accompagné ces nouveaux salariés par une forte progression du SMI, le salaire minimal espagnol. Celui-ci a obtenu un grand coup de pouce de 35 %, atteignant 1 000 euros, pour soutenir les plus précaires à affronter la hausse du coup de la vie. À terme, l’Espagne va tirer ce SMI vers 1 050 euros, ce qui correspond à 60 % du salaire moyen en Espagne. Un seuil de 60 % présent dans la Charte sociale européenne afin de lutter contre les inégalités. Le pays ibérique est actuellement 2ème en Europe dans le respect de cet mesure, derrière la Slovénie.

Une hausse qui n’a donc pas eu d’incidence sur le nombre de CDI et qui témoigne de l’importance d’un peu d’ambition et de volonté politique pour tirer le monde du travail vers le haut.

Dans le même dossier

Sans réelle opposition et ultra favori pour l’investiture du Parti conservateur américain, Donald Trump a largement remporté le Caucus en Iowa. L’élection américaine aura lieu le 5 novembre prochain et déjà, les observateurs demandent à Biden de muscler le…

La fin du libéralisme

Le dimanche 19 novembre, le candidat néofasciste Javier Milei a été élu avec 56% des voix, face au ministre de l’économie sortant Sergio Massa. Une élection qui intervient alors que l’Argentine est plongée dans une grave crise avec une…

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.