dossier

Écologie populaire

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

l'article

Alerte de l’ONU : la crise de l’eau est commencée

En 2050, 5 milliards d’êtres humains auront du mal à accéder à l’eau potable. C’est un nouveau rapport de l’Organisation Météorologique Mondiale, rattaché à l’ONU, qui tire la sonnette d’alarme. D’après les projections, nous serons 10 milliards sur Terre en 2050. Cela signifie que la moitié de la population mondiale sera concernée par la crise de l’eau. En clair, au XXIe siècle, la sécurité hydrique est le défi numéro un de l’humanité.

En réalité, celle-ci est déjà commencée. En effet, la planète est couverte à 70% d’eau. Mais l’eau douce utilisable et disponible ne représente que 0,5 % du total. Elle se fait donc plus rare et d’autant plus précieuse. De plus, les experts météorologistes ont mesuré la perturbation croissante du cycle de l’eau. En vingt ans, les aléas liés à l’eau ont explosé. Par exemple, le nombre de catastrophes associées aux inondations a plus que doublé. Sur la même période, la durée des sécheresses a augmenté de près de 30%.

Le premier rapport du GIEC avait averti : « l’effet de serre accentuera les deux extrêmes du cycle hydrologique, c’est-à-dire qu’il y aura plus d’épisodes de pluies extrêmement abondantes et plus de sécheresses prononcées. » Nous y sommes. Pour l’heure, la plupart des décès et des dégâts surviennent ailleurs. L’Asie subit des moussons terribles tandis que la sécheresse fait déjà des centaines de milliers de déplacés et de victimes en Afrique. Madagascar est par exemple le premier pays au monde a affronter une sécheresse directement liée au réchauffement climatique. Cet été, les pénuries d’eau ont frappé l’Algérie, les Etats-Unis ou encore le Brésil.

En France, nous en subissons aussi les effets dévastateurs. Il y a un an, la tempête Alex dévastait les vallées de la Vésubie et de la Roya. Il n’y avait pas plus depuis 3 mois. Les pluies diluviennes ont fait 18 morts et 1 milliards de dégâts. Un an plus tard, la reconstruction n’est toujours pas achevée. Mais les pluies diluviennes étaient déjà de retour en Méditerranée. A Marseille, il a plu l’équivalent de 3 mois de précipitations en quelques heures.

D’ici quelques années, ces évènements risquent de devenir la norme. En effet, chaque degré de réchauffement accroît l’évaporation de 7%. Or, en septembre dernier, l’ONU faisait le bilan : les engagements climatiques actuels des états nous mènent vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7°C. Concrètement, cela signifie que les pluies vont devenir plus fréquentes et plus violentes tout en s’abattant sur des sols de plus en plus asséchés.

Voilà pourquoi il convient de prendre au sérieux cet énième alerte. D’autres études vont d’ailleurs dans le même sens. Ainsi, une étude parue dans la revue Science en septembre 2021 estime que les enfants nés en 2020 vivront 2 fois plus d’incendies de forêt, 7 fois plus de canicules et 3 fois plus d’inondations que leurs grands-parents. Les catastrophes ne feront pas de différence selon les prénoms ! L’heure est donc plus que jamais à l’entraide et à la préparation collective afin d’affronter cette nouvelle donne climatique.

Concrètement, le rapport des experts de l’ONU recommande d’œuvrer dans deux directions : d’une part l’amélioration des systèmes d’alerte et d’autre part une meilleure gestion de la ressource en eau. Il y du pain sur la planche. En effet, pour l’heure, 60% des services météorologiques et hydrologiques nationaux « ne disposent pas de toutes les capacités nécessaires » pour anticiper les aléas. En effet, les systèmes d’alerte propres aux sécheresses sont inexistants ou insuffisants dans la moitié des pays et un tiers n’ont pas de système d’alerte permettant d’anticiper les crues.

La France peut jouer un rôle moteur en la matière. Elle le doit : nous sommes présents sur cinq continents et dans tous les océans. Nous avons un champion français en matière de prévision météorologique : Météo-France. Le supercalculateur Belenos installé à Toulouse a multiplié par 5,5 la puissance de calcul. Heureusement que les députés insoumis, notamment Éric Coquerel, se sont battus pour qu’une enveloppe budgétaire suffisante lui permette de voir le jour.  Nous pourrions mettre cette technologie au service de l’intérêt général humain. Encore faut-il cesser de diminuer ses effectifs et ses moyens en France. Depuis 2012, 1 poste sur 5 a été supprimé et la moitié des centres départementaux ont été fermés !

Pourtant, la prévision météorologique est indispensable à l’ère de l’incertitude écologique. C’est elle qui permet de voir venir et de mobiliser les forces de secours en temps et en heure. Ces forces de secours doivent aussi être renforcées. Outre le fait de disposer de matériel adéquat, d’autres bras sont nécessaires en cas de force majeure. Cela pourrait faire partie des tâches d’utilité publique confiées à des jeunes de 18 à 25 ans par le biais d’une conscription citoyenne de 9 mois. Il apparaît aussi urgent de s’organiser à l’échelle mondiale. Une force de sécurité écologique sur le modèle des casques bleus pourrait être mobilisée pour affronter les incendies, les inondations ou encore des scénarios de pollution majeure.

Il faut aussi gérer l’eau pour ce qu’elle est : c’est-à-dire un bien commun indispensable à la vie, rare et précieux. Or, le capitalisme vert n’en prend pas le chemin. Le mois dernier, McDonald’s a défrayé la chronique en commercialisant de l’eau du robinet « purifiée » à 6 euros le litre. Plus récemment, le média Bonpote a épinglé BNP Paribas pour son fonds d’investissement AQUA. : « Un portefeuille d’actions mondiales conçu pour profiter du déséquilibre croissant entre l’offre et la demande de l’eau. » De l’autre côté de l’Atlantique, en Californie, il est déjà possible de spéculer sur le prix de l’eau, qui fait des montagnes russes au rythme des incendies géants et des sécheresses.

Au contraire, nous devons planifier la maîtrise du cycle de l’eau par une gestion collective et démocratique. Pour cela, il faut réorganiser la carte des régions à partir de la gestion de l’eau à partir des bassins-versants des fleuves et des rivières. La bifurcation écologique doit partir des besoins. L’accès de chacun à une eau pure, en quantité suffisante et à un prix abordable est justement un besoin vital. Or, cela est compromis par les bouleversements climatiques. Le chacun pour soi transformera ce besoin en luxe réservé aux plus fortunés. Le « tous ensemble » au service d’une écologie populaire demeure donc le seul recours.

Dans le même dossier

Les vidéos

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.