Le rapport 2020 « Planete Vivante » du WWF, publié tous les deux ans, tire la sonnette d’alarme quant à la sixième extinction de masse.
Les deux tiers (68%) des populations de vertébrés ont disparu en cinquante ans. L’érosion de la biodiversité s’accélère. Cet indice était de 60% en 2018, 58% en 2016. Si les vertèbrés représentent moins de 5 % des espèces animales connues, ils sont les plus étudiés. Leur déclin en dit long sur la destruction en cours des écosystèmes.
Les facteurs sont connus : changement d’affectation des sols pour l’agriculture, surexploitation des ressources, les pollutions ou encore le réchauffement climatique. La 6ème extinction de masse est le résultat de modes de production et d’échange délétères. « Seuls 12% des océans restent sans activité humaine. 70% des zones humides sont détruites. Et 80% de la déforestation est due à la transformation des terres en surfaces agricoles », précise l’ONG.
Du déclin de la biodiversité à l’insécurité alimentaire
Ce rapport alerte également sur le liens entre déclin de la biodiversité et insécurité alimentaire. Au premier rang des activités responsables de ce déclin : l’agro-industrie. En clair, nous appauvrissons le vivant.
D’après le rapport, sur les 6 000 espèces cultivées dans le monde, neuf fournissent deux-tiers de la production alimentaire mondiale. C’est encore plus frappant concernant la production animale. Sur les 40 espèces animales domestiques, 8 seulement fournissent 95 % de la production alimentaire mondiale. Les chaînes d’interdépendance alimentaire toujours plus longues et plus standardisées sont extrêmement vulnérables, notamment aux virus. La pandémie du Covid19 en a fait la démonstration.
Un seul coupable : le capitalisme productiviste globalisé
Les grands cycles de la nature sont bouleversés, la faune et la flore éradiquées. Que font les dirigeants actuels ? Rien. Ou plutôt, beaucoup trop de dégâts. En 2018, l’Union Européenne a autorisé l’exportation de plus de 80 000 tonnes de pesticides pourtant interdits en son sein. L’an dernier, Emmanuel Macron et son gouvernement promettaient de lutter contre la déforestation. Depuis, il s’en fait chaque jour davantage complice. En effet, derrière chaque hectare déforesté ou en feu se cachent la globalisation et ses accords de libre-échange. Le grand déménagement permanent du monde qu’ils organisent étire sans fin les longues chaînes d’interdépendance, multiplient les émissions de gaz à effet de serre et accroissent la pression sur les écosystèmes. Pour dénoncer cette hypocrisie, l’ONG Greenpeace a bloqué le 10 septembre une entrée de l’Élysée.
[ACTION] Stop aux importations qui détruisent l’#Amazonie !
— Greenpeace France (@greenpeacefr) September 10, 2020
L’an dernier, @EmmanuelMacron promettait de lutter contre la déforestation. Depuis ? Aucune mesure concrète. Nous bloquons un accès à l’Élysée pour dénoncer l’hypocrisie d’Emmanuel Macron et l’appeler à agir. #JeudiPhoto pic.twitter.com/hkznGGLIBC
Nous sommes victimes du déclin de la nature
Crise écologique et crise climatique sont liées. Elles risquent de produire des effets d’engrenage dévastateurs. Les récentes images du ciel d’apocalypse de San Francisco du fait des incendies qui ravagent la côte ouest des États-Unis sont une alerte de plus. La biodiversité en déclin, des espaces naturels artificialisés et la hausse des températures créent les conditions propices aux brasiers géants. Et menace directement notre survie.
🔥 Un ciel d'apocalypse: la fumée des feux de forêt en Californie a teinté le ciel en orange dans toute la baie de San Francisco https://t.co/kP5XXQ1Qrn via @Le_Figaro pic.twitter.com/E4RX714EqY
— Alban Barthélemy (@AlbanBty) September 9, 2020
Nous sommes en train de détruire les seules conditions favorables à l’existence humaine. La planification de la bifurcation écologique est une urgence. Et un enjeu de survie.